Flyin Saucers Special Gumbo feat. Sugaray
Reportage et photos : Virgin B.
Le 27 avril 2011 au Comptoir du Jazz
Dans une ambiance feutrée et chaude d’un 27 avril ensoleillé en Bordelais, les cinq compères des Flyin Saucers Special Gumbo nous donnent rendez-vous au Comptoir du Jazz pour une des dates européennes de Sugaray. Les tables sont poussées, les verres posés et les lumières se tamisent pour que les spots fassent feu sur une voix puissante, un harmonica qui se lâche ou un bottleneck qui se laisse glisser.
Sugaray entre dans la lumière et les yeux du public pétillent déjà: la magie opère. Entouré de Fabrice Joussot à la guitare, Charlie Duchein à la basse, Cédric le Goff au clavier, Stéphane Stanger à la batterie et Fabio Izquierdo à l’harmonica, Sugaray fait frissonner le public de sa voix chaude. L’émotion se touche du bout des doigts.
L’imposante stature de Sugaray ne nuit en rien à sa dépense d’énergie, à l’embrasement de son public et encore moins au show qu’il maitrise, dirige d’une main de maître. Et même si le lieu est étroit, il trouve le moyen de se faufiler, ondulant de son corps comme des notes, comme ce blues, comme cette voix qui s’échappe et qui, sur chacun de nous, se pose, pour nous émouvoir. Instinctivement, les danseurs se créent une piste de danse pour laisser libre court à leurs envies de vivre la musique, en accord parfait avec le combo.
A la fois imposante et suave, la voix de Sugaray sur ‘Texas Blues, I sing the blues’ ou ‘Nothing I would’ s’accorde, s’impose en douceur, et l’orgue de Cédric Le Goff ne nous dira pas le contraire. La ferveur est communicative dans ce jeu d’écho entre Fabio et Sugaray. Comme une voie à suivre, et une voix qui scintille, où chaque mot est semblable à un petit joyau, une pépite dans un cœur musical ému.
Le Blues écrit ses lettres de noblesse avec force et robustesse, transmettant à la fois des messages et des émotions. ‘Play the blues’, rien que pour les yeux et les oreilles. De petits mots distillés entre chaque morceau, des échanges de regards, des sourires entendus. La symbiose de tous les musiciens et de Sugaray se diffuse sur un public conquis qui découvre, qui se découvre.
C’est jusqu’aux aurores que la formation emmène tout son petit monde sur des mélodies mélancoliques ou rythmées, profondes et stylées, dans des contrées bluesy, boogie, gospel.
Les surprises de cette soirée se multiplient: les solos de slide de Fabrice sont à tomber, s’enchainent et se trouvent mis en relief par le jeu de souffle et d’écho de Fabio et de son harmonica ou par les paroles de Sugaray. Comme les perles de ces colliers multicolores que Sugaray lance dans un public en liesse, comme les yeux des jeunes ou des moins jeunes qui composent le parterre enchanté, les morceaux aux différentes tonalités s’enchainent, avec magie.
Et comme un cigare robuste et délicat à la fois sous ses mille et une feuilles, c’est tout un talent des US qui s’exprime avec Les Flying et Sugaray, et qui a donné à la nuit Bordelaise du Comptoir un tout autre goût.
‘What you want’, chantait Sugaray. Ce que l’on veut? Qu’il revienne enflammer nos soirées, car celle-ci restera gravée à jamais dans l’univers musical du bordelais.