Finale du Fallenfest 2010 à l’Elysée Montmartre

                   

                          Fallenfest 2010

 
Reportage et photos : Frankie Pfeiffer
 
C’est samedi 30 janvier 2010 que s’est déroulée la finale de cette nouvelle édition du Fallenfest. Une finale au cours de laquelle plus de 10 groupes se sont succédé sur la scène de l’Elysée Montmartre devant un public qui évoluait, changeait selon les groupes présents sur scène et pour cause, puisque chaque personne entrant dans la salle de concert se voyait remettre un petit sachet contenant plusieurs boules blanches grâce auxquelles elle allait pouvoir voter en faveur de son ou ses groupes favoris. Un système de vote fort sympa, à première vue, mais qui fut l’objet d’un incompréhensible résultat final…
 
Concept particulièrement intéressant, le Fallenfest est un ‘festival, forum et communauté’ ouvert à tous les artistes et groupes d'Ile de France souhaitant jouer en ‘live’. Constatant combien ils sont fort nombreux, ces jeunes artistes en herbe qui montent un groupe et composent leurs propres titres, un grand studio d’enregistrement parisien, Capitol Studios, a décidé de lancer voici deux ans maintenant un gigantesque concours-tremplin, le Fallenfest. C’est ainsi que depuis 2 ans, plus de 500 soirées ont été organisées avec plus de 2.000 groupes, faisant monter sur scène plus de 10.000 musiciens.
 
Les premiers tours eurent lieu à Capitol Studios, les deuxièmes à La Boule Noire et à Capitol Studios, tandis que les demi-finales se déroulèrent au Nouveau Casino, au Divan du Monde et au Trabendo.
Bien entendu que l’objectif de tous était de finir premier de ce gigantesque Tremplin, mais les organisateurs avaient prévu de quoi récompenser les musiciens tout au long de ce parcours: des séances de studio professionnelles à Capitol Studios, des enregistrements 24 pistes, des vidéos HD et des photos pro du concert, des micros Audix, du matériel et des réductions chez ‘La Baguetterie’, des guitares Schecter, des jeux de cordes Ernie Ball, des résidences de préparation à Capitol Studios, des concerts Révélations ainsi que des conseils et des rencontres avec des professionnels.
 
Finale du Fallenfest – samedi 30 janvier 2010
 
 
 
En entrant dans la salle de l’Elysée Montmartre nous nous voyons remettre le fameux petit sachet contenant des boules blanches nous permettant de voter pour le ou les groupes que nous aurons appréciés. Un système qui, je le redis, semblait, au départ, très sympathique mais qui, au vu des colonnes transparentes (une par groupe) allait tout de suite nous révéler sa ‘perversité’ puisqu’avant même qu’un seul groupe ne soit monté sur scène des ‘groupies’ des uns ou des autres avaient déjà commencé à remettre leurs boules au jeune homme préposé à la gestion de ces colonnes de vote. Et c’est ainsi qu’à notre plus grand étonnement on vit les boules s’entasser déjà dans deux colonnes,…dont nous ne donnerons pour le moment pas les noms des groupes attitrés à ces colonnes.
 
Premier groupe à monter sur scène, SMSR nous offre une prestation correcte malgré une certaine uniformité dans les compos et dont on retiendra surtout une bonne lead guitar et un batteur qui sait cogner quand il faut. Point à corriger du combo, et qui sera ‘le’ point faible de pas mal de formations qui se succèderont en ce samedi 30 janvier, le chant. Avec une voix pas toujours très assurée, et dont l’intonation en anglais laisse fortement à désirer.
 
 
Deuxième groupe, Smoky Frog fait une entame tonitruante avec un premier titre sur lequel la voix du chanteur prend des accents à la Manu Chao. Et pendant que des potes et des fans de SMSR continuent à faire monter la hauteur de la colonne de leur groupe favori à coup de boules blanches, une autre colonne commence à monter aussi, mais pas celle de Smoky Frog dont la prestation nous laissera un goût étrange de mélange de styles, avec du rock proche du metal, du rap ou slam, c’est selon, et qui ne nous aura pas vraiment convaincus.
 
 
 
A raison d’une demi-heure par groupe, c’est à 16h30 que le trio de Lucky Losers prend possession de la scène. Tous les musiciens vous diront que le trio est sans doute la formation la plus difficile à assurer car elle n’autorise aucune erreur. Avec un guitariste-chanteur, un bassiste et un batteur, Lucky Losers joue dans la cour des mythiques Cream ou Jimi Hendrix Experience, mais autant les trois zikos sont bons, musicalement parlant, autant le guitariste-chanteur va devoir bosser sa voix comme un damné si le combo veut continuer sur la base d’un trio. Mais le jeu en vaut la chandelle et pour ma part, je leur conseillerai bien de continuer ainsi,…mais en bossant le chant, car côté jeu de guitare, le mec est bon, tout comme le basiste et le batteur le sont aussi.
Manque de chance pour ces ‘heureux perdants’ de Lucky Losers, les potes et la famille n’ont pas du venir en nombre car leur colonne de boules blanche a du mal à atteindre la hauteur de celle de SMSR ou d’un autre groupe à venir…
 

 

Une demi-heure plus tard, c’est Fragile qui s’y colle, avec un très bon lead guitariste qui se fait même hendrixien pendant quelques secondes en jouant la guitare derrière la nuque. Une prestation remarquée et qui attira l’oreille de quelques gratteux qui étaient dans la salle de l’Elysée Montmartre. Un combo dont certains membres se feront sans aucun doute un nom, et un prénom, lorsqu’ils auront amélioré le chant et corrigé quelques imperfections techniques et un répertoire un peu trop linéaire à notre goût.

 
 
Il est 17h30 lorsque monte sur scène un combo dont la composition, déjà, surprend, avec un violoniste en imperméable, un batteur assis derrière une seule grosse caisse et deux chanteurs-guitaristes, la moitié d’entre eux portant de vieux casques d’aviateurs. Sorti d’on ne sait où, une longue écharpe blanche autour du cou, l’un des deux chanteurs du groupe nous file d’entrée la première claque car voici (enfin !) une voix, qui non seulement chante juste, mais dont l’intonation en anglais est bonne. Autre très belle surprise, l’originalité des compos et des instruments joués, du violon à la scie, en passant par un xylophone portable façon jouet de gamin, un ukulélé et une contrebasse. Totalement plongés dans leur voyage musical, les Lucky Lindy, puisque tel est leur nom, nous offrent un véritable show au cours duquel ce chanteur, passablement habité et transcendé par l’enjeu, va nous sortir le grand jeu et même faire sauter plusieurs lamelles de son xylophone.

Un groupe dont l’originalité et la qualité sont telles que nous en sommes restés cloués sur place, nous demandant bien qui allait pouvoir déloger ce groupe d’une première place, surtout au vu des 4 premiers groupes étant déjà passés.


 

Sixième groupe à monter sur cène, les Eknorev disposent indiscutablement d’un très bon guitariste et d’une armada de fans venus les soutenir, mais ici aussi, la faiblesse se situe au niveau de la voix, et de manière d’autant plus criante que la chanteuse succède au très bon chanteur des Lucky Lindy.
Ceci dit, cela ne freinera nullement les ardeurs des proches et des amis du groupe qui viendront déposer toutes leurs boules dans la colonne dédiée aux Eknorev.
 
 
Déjà repéré via le réseau MySpace, c’est Diva Faune qui succède à Eknorev et là, y’a pas photo au niveau des voix. Le groupe dispose d’un chanteur, d’un vrai, et qui, de plus, a une présence. Une différence qui éclate d’entrée et place le groupe dans les grands favoris de cette finale. Côté zikos, on notera un super guitariste et un monstrueux bassiste, tandis que côté compos, le groupe aura la très bonne idée d’alterner chansons en français et en anglais. Des tires en anglais sur lesquels le chanteur démontre qu’il a non seulement une voix, mais aussi une intonation parfaite. Sans doute l’une des deux plus belle voix, si ce n’est la plus belle voix de la soirée.
Indiscutablement, le groupe a eu l’étincelle de génie d’avoir un chanteur dédié, façon The Who ou Led Zeppelin, ce qui le place indiscutablement dans la short-list des groupes dont on entendra parler très vite, et en bien.
 
 


 

Il est 19h lorsque Mary’s Dream monte sur cène. Visiblement pas dans son assiette, le chanteur de la formation nous explique qu’il est malade et que c’est uniquement sur l’insistance de ses potes qu’il est là, sur scène, alors qu’une sale gastro l’a très affaibli. Ce qui l’a sans doute poussé à la retenue et a faussé la prestation du groupe, qui mérite le respect car j’en connais d’autres qui n’auraient pas fait le déplacement, par peur de se gameller. Un groupe qu’on aura donc le plaisir d’aller réécouter, histoire de se faire une véritable idée de ce qu’il vaut, avec son chanteur-guitariste en bonne santé.
Je profite de cet espace pour saluer le geste des Lucky Losers qui furent les seuls, semble-t-il, à avoir accepté de prêter leur matos à Mary’s Dream. Un geste qui honore le trio et qui démontre qu’il y a encore de vrais mecs, des potes, quoi, parmi les zikos. Respect, messieurs des Lucky Losers!
 
 
En bonne santé, lui, c’est le trio La Locomotive qui succède au rêve brisé de Mary et tandis que le groupe entame son premier titre toute une bande d’ados déboule vers les colonnes pour y déverser les boules dans celle de La Locomotive. Trop préoccupés par voir la colonne de boules monter et monter encore, jusqu’à dépasser celle de Diva Faune alors en tête, les ‘groupies’ en oublient d’écouter le groupe dont la banalité et l’uniformité des compos est à l’image de la voix du guitariste-chanteur, catastrophique. Une voix sans doute cassée par le stress mais dont l’intonation en anglais est une des pires qu’il nous ait été donnée d’entendre. Je vous le disais, et notamment pour avoir été guitariste, le trio est une formation qui ne pardonne aucun faux pas. Quand donc certains guitaristes cesseront-ils de se prendre pour des chanteurs parce qu’ils savent manier une six cordes?
 
 
C’est regardant la colonne de La Locomotive monter encore que nous sommes sortis manger un morceau tandis que Tenn entamait son set, nous disant qu’à l’étage du dessus, un jury est présent et qu’il prendra en compte les prestations et pas seulement la hauteur de ces colonnes…
 
 
C’est finalement avec beaucoup d’incompréhension que nous avons vu La Locomotive gagner ce Tremplin Fallenfest et Diva Faune obtenir une seconde place, méritée, celle là, car pour nous l’indiscutable vainqueur de cette édition était, et aurait du être, Lucky Lindy.
Est-ce le nombre de ‘groupies hurleurs’ de La Locomotive qui fit pencher la balance du jury en leur faveur, ou seules les hauteurs des colonnes remplies de boules blanches comptaient-elles?
Pour ma part, et de l’avis unanime des musiciens et journalistes présents à mes côtés (dont une journaliste anglaise!), c’est Lucky Lindy qui aurait mérité de remporter cette édition du Fallenfest et c’est donc à ce groupe qu’iront toutes nos félicitations. Un groupe que Paris-Move aura l’occasion de vous présenter bientôt puisque nous leur consacrerons un article et une ITW.
 
Lucky Lindy et Diva Faune, deux formations que nous vous recommandons de suivre, et d’aller voir en concert, car ils le méritent.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
 
Fallenfest infos:
Agenda, inscriptions et toutes infos sur : www.fallenfest.com

Page MySpace: http://www.myspace.com/fallenfest

Finale du Fallenfest 2010 à l’Elysée Montmartre