C’est dans une salle de l’Alhambra bourrée à craquer que Derek Trucks et son band ont donné le 30 avril leur seul et unique concert parisien. Un concert qui se déroulait à peine un mois après la série des 15 concerts donnés au Beacon Theatre de New York par le Allman Brothers Band… dans lequel jouait justement Derek Trucks. Un Derek Trucks qui fut d’ailleurs rejoint pendant deux soirées par Eric Clapton, celui-là même qui fut surnommé ‘Dieu’.
‘Dieu’, Derek Trucks en est un, je peux vous l’assurer: non seulement parce que son prénom en porte la même première lettre mais aussi et surtout parce que le loustic sait y faire avec une six cordes, et les bons guitaristes ‘frenchies’ présents avec nous ce soir-là peuvent vous dire que oui, le bougre est vachement doué.
Le groupe, le (Derek Trucks) Band, n’est pas là que pour mettre en valeur le guitariste, et tous assurent comme des grands, que ce soit Kofi Burbridge aux claviers et à la flûte, Todd Smallie à la basse et au chant, Yonrico Scott à la batterie, Count M’Butu aux congas, sans oublier l’imposant Mike Mattison au chant. L’ensemble tourne à la perfection, comme une mécanique parfaitement huilée, et les quelques sourires échangés entre Todd et Count attestent que le plaisir est là et que le concert se déroule super-bien.
Comme à son habitude, Derek Trucks est plus à l’aise à la six cordes qu’au micro, ne glissant que rarement un mot pour remercier la salle, préférant offrir à l’auditoire conquis d’avance des soli époustouflants et lumineux, que ce soit sur des titres de leur dernier CD, ‘Already Free’, ou sur des titres de ses albums précédents. Un CD magistral, noté 4 CD par Paris-Move, et sur lequel nous vous recommandons cette reprise d’un vieux hit signé Bob Dylan, ‘Down In The Flood’, auquel Derek Trucks et ses musiciens donnent un grand coup de jeune, et d’actualité pas si lointaine que cela. ‘Already Free’: un album anti-prise de tête et qui vous fait voler, libre, jusqu’à avoir la tête dans les nuages.
Bien entendu, les deux sets terminés, c’est sous une ovation méritée que le groupe quittera la scène de l’Alhambra avant de revenir pour deux rappels et tirer le rideau sur une soirée mémorable que votre serviteur s’en alla commenter jusque tard, très tard, dans un bar du coin, avec un solide du manche bien de chez nous, Frenchy, ainsi qu’avec les fidèles Nono et Dominique, de Blues Mag.
A tous ceux qui passèrent à côté de cet événement (et c’est tant pis pour vous !), un conseil : précipitez-vous sur ‘Already Free’. Vous comprendrez alors ce que vous avez raté d’incontournable.
