Concerts de Jean-Jacques Milteau et Julien Brunetaud à Tremblay

   Concerts de Jean-Jacques Milteau et Julien Brunetaud à Tremblay

 
 
Reportage et photos : Yann Charles
 
 
Régulièrement, cinq ou six fois dans l'année, l'Espace Caussimon, à Tremblay en France, accueille une soirée dédiée au Blues, ou plutôt aux Blues, au pluriel, tant les groupes et les artistes qui s'y produisent nous offrent des styles très différents.
 
Et en ce samedi 20 mars 2010, pour la dernière soirée de l'année (l’année de la salle n’étant pas calquée, comme nombre d’autres salles, sur l’année calendaire), les programmateurs avaient décidé de régaler les abonnés et les habitués en accueillant en première partie de soirée le grand harmoniciste français Jean Jacques Milteau, accompagné de son band et venu présenter en live son tout dernier album, ‘Soul Conversation’, avant l'excellent Julien Brunetaud en seconde partie, en formule trio, avec son style très personnel qui oscille en permanence entre Jazz et Blues, en passant par le Boogie.
 

L'espace Caussimon est annoncé complet depuis quelques temps déjà et c'est donc la grande foule qui se presse devant la salle.
C'est Jean Jacques Milteau qui débute la soirée, accompagné par Ron Smyth et Michaël Robinson au chant et l'incontournable Manu Galvin à la guitare.
Avec Milteau, c’est un voyage dans les racines du Blues que l’on entreprend, en suivant les méandres du Mississipi, traversant les frontières du Delta pour descendre jusqu’à la Nouvelle Orléans, dans ce que le Blues a de plus ‘roots’.
Narrateur incomparable, musicien exceptionnel, Jean Jacques Milteau nous raconte de multiples histoires musicales sur le Blues et ses origines, toutes accompagnées par son instrument fétiche qu'est l'harmonica.
Une émotion immense s'empare du public tandis que les voix nous entraînent dans les champs de coton et dans les églises du Sud avec un gospel à l'état brut. Et les applaudissements et demandes insistantes de rappel prouvent combien les spectateurs ont été touchés par ce concert.
Et pour preuve de cette communion entre musiciens et public, il suffisait simplement de voir la foule impressionnante partie, dès le set fini, rencontrer Jean Jacques Milteau et le groupe pour se faire dédicacer l’album.
 
Après un entracte obligatoirement plus long que d’habitude pour cause de signatures et dédicaces, nous voilà revenus dans la salle pour, je l’avoue en ce qui me concerne, découvrir Julien Brunetaud. J’avais tellement entendu parler du ‘phénomène’ Brunetaud qu’il m’était devenu inconcevable de ne pas l’avoir vu et c’est donc avec une très forte attente, vu la notoriété du garçon, que je me suis installé dans cette salle de l’Espace Caussimon.
 
C'est en formation en trio que Julien Brunetaud a décidé de se produire ce soir, avec les excellents Cédric Caillaud à la contrebasse et Mathieu Chazarenc à la batterie.
 
On m’avait prévenu que Julien Brunetaud est un autodidacte, d'où un style qui lui est propre et un univers musical très varié, mais je ne m’attendais pas à passer aussi superbement du Jazz au Blues avec un détour par le Boogie Woogie. Un set enthousiasmant, avec beaucoup de compositions, chantées pour certaines ou instrumentales pour d'autres, ainsi que quelques reprises, mais arrangées à sa manière, ce qui a ravi le public très connaisseur de Tremblay.
 

 
C’est avec un joli clin d'œil à cette soirée Blues que Julien Brunetaud termina son set, guitare en main, chantant et jouant le Blues. Histoire sans doute de surprendre une fois de plus les spectateurs et fans venus nombreux qui ne le connaissaient qu’en pianiste.
Une prestation qui se termina par une ovation du public et dont les interminables applaudissements firent sans doute frissonner Julien Brunetaud lui-même, visiblement surpris par un tel accueil.
Et c'est même à regrets, semble-t-il, qu'il quitta la scène, non sans avoir fait lever toute la salle sur un Boogie Woogie endiablé.
 
Une soirée absolument magnifique, je dois l’avouer, qui laisse augurer d'une saison à venir absolument superbe, elle aussi, car pour cela, nous pouvons faire confiance à Michel Rémond et à toute l'équipe fort sympathique de l'Espace Caussimon.
 
 
Yann Charles
 
 
Remerciements: Paris-Move, Michel Rémond, L'équipe de l'Espace Caussimon
Jean Jacques Milteau