Concert de Sansévérino au Bataclan

            Reportage et photos : Yann Charles
 
Du monde, beaucoup de monde pour ce second concert sur les quatre que donnait Sansévérino au Bataclan du 3 au 6 février. Des représentations qui accompagnaient la sortie de son excellent album, atypique et fort bien réussi, ‘Les Faux Talbins’.
 
C'est qu'il ne fait pas chaud dehors, mais la température remonte largement à l'intérieur de la salle lorsque débute la première partie de cette soirée: deux jeunes filles, ‘June et Lulla’, venues nous présenter leur duo acoustique, voix et guitare, pour nous faire partager quelques jolis textes dans des styles musicaux assez variés, tantôt bluesy, tantôt country et folk.
 
 
Puis, celui pour qui tant de personnes sont réunies ce soir, arrive sur scène, accompagné par ses habituels musiciens, devant un décor minimaliste mais avec un écran géant. Pas de jazz manouche pour son nouveau spectacle, et «Pour ceux qui en veulent, allez voir Thomas….» lance Sansévérino au public déjà conquis. Un Sansévérino que l’on peut qualifier de vrai artiste et troubadour de la chanson tant il manie l’humour, la dérision, le burlesque, voire l’absurde avec talent.
Une différence qui se traduit aussi par des guitares électriques dont certaines alignent leurs formes peu courantes, d’autres des sons parfois saturés, ce qui prouve bien que Sansé est passé à autre chose.
 
 
Côté répertoire, beaucoup de morceaux de son nouvel opus, bien entendu, où se croisent des personnages plus étranges les uns que les autres: que ce soit la tapineuse de ‘la reine du périphérique’, le couple ‘Riton & Rita’, des chansons qui swinguent et toujours cette recherche du mot juste. ‘Tu n'en as plus rien à foutre de moi’, le titre phare de son nouvel album, est repris en chœur par le public. Tout le monde, que ce soit Sansévérino, les musiciens ou les spectateurs, s'amuse et cela se voit, cela se sent.
Et Sansé qui parle beaucoup entre les chansons, avec toujours ce besoin de communiquer avec les gens. Beaucoup d'humour et d'histoires qui nous ravissent tous, avant quelques reprises inattendues, comme celles de Johnny Cash qui nous emportent dans la country, ou cette ‘Salsa du Démon’ infernale (cela va de soit) par son côté punk déjanté que n'aurait pas renié un Didier Wampas.
 
Au Bataclan, c’est la fête, la folie, avec des musiciens qui embarquent la salle avec eux. On voit Sansévérino s'effacer devant un solo de guitare, de violon, de clavier ou de trombone. Une belle communion, non seulement sur scène mais aussi dans la salle, et lorsque Sansévérino prend sa guitare, pour chanter seul face aux spectateurs, le public répond présent en l'accompagnant dans ses textes.
 
Un spectacle tout en émotion avec notamment une magnifique interprétation de ‘L'eau à la bouche’, de Serge Gainsbourg, mais aussi en folie pure, tant les spectateurs ont pu jouer, sauter, danser et faire la java, comme lorsque Sansévérino nous lance que ‘même les rockeurs aiment la java.’
 
Une superbe soirée, un concert fantastique, un artiste exceptionnel, atypique à souhait, qui fait fi des critiques, qui ose mélanger les sonorités, les styles, les textes, pour mieux faire vivre la chanson française.
En tournée actuellement dans toute la France, Sansévérino passera forcément près de chez vous. Alors pas d'hésitation et allez voir Sansévérino et son nouveau spectacle.

 
Yann Charles

www.flickr.com/isayann/collections

 
Remerciements: Alice (Astérios), Denis Leblond, Dominique Cravic, Le Bataclan.
 
A consulter également:

http://www.myspace.com/sanseverinostephane

Sanseverino