Concert de Liz Mc Comb au Théâtre Fémina de Bordeaux

                  Liz Mc Comb au Théâtre Fémina de Bordeaux

Reportage: Virgin B.
Salle: Théâtre Fémina de Bordeaux, le 6 mai 2010
Photos: © Virgin B.

Nous sommes vendredi soir, dans l'antre feutrée du Théâtre Fémina, une salle située en plein centre de Bordeaux. La capitale girondine y reçoit ce soir une diva noire à qui on reconnaît une voix pénétrante et envoûtante, digne des grandes icônes noires du gospel: Liz Mc Comb.

Sur scène, un piano noir, majestueux, une estrade pour la batterie, la basse et le djembé, et là, juste face au piano, un orgue. En fond de scène, un décor à la Broadway qui donne une atmosphère chaleureuse. Si injustement méconnue aux Etats Unis, c'est du côté du ‘vieux continent’ que Liz Mc Comb s'est forgée une réputation. Héritière des plus grands artistes de gospel afro-américains, elle va revisiter les standards, un registre auquel elle apportera toute sa personnalité illuminée de ses influences soul, funk, blues et jazz.

C’est dans un léger rayon de lumière et avec discrétion que la grande Dame, toute de noire vêtue, fait son entrée sous un tonnerre d'applaudissements. Elle s'installe au piano, pose ses doigts sur les touches d'ivoire et d'ébène pour laisser place à la musique, et l'émotion jaillit dès la première note fredonnée.
Traditionnel, son negro spiritual s'ouvre à la modernité. Elle passe ainsi de Duke Ellington à Beethoven, de Ray Charles à James Brown, dont jadis elle fit les premières parties, en rendant au passage un vibrant hommage à Edith Piaf.

Fin connaisseur, le public bordelais est conquis. Une assistance qui s'enthousiasme dès que Liz Mc Comb égrène ses premières rythmiques. Elle s'empare du public, qui la suit, et elle l'invite à participer. Dans un sursaut de ferveur, la salle entière se lève pour entonner avec la chanteuse ses morceaux les plus énergiques, les plus profonds aussi.

De toutes ces années où, gamine, elle chantait dans les églises pentecôtistes, elle a gardé cet esprit du partage, du don, les yeux fermés, comme pour mieux se rapprocher de chaque spectateur, la main tendue vers ces cieux qu'elle vénère. Tout est là et le public ne s'y trompe pas. Emballé, il tape des mains, bat la mesure des pieds, se lève et rythme la prestation de la chanteuse, reprenant en cœur tous les refrains, en parfaite communion avec elle.

Chanter, mais aussi transmettre de l'émotion jusqu’à en faire pleurer, voilà le talent de Liz Mc Comb, telle une voie divine au milieu de l'obscurité, de l'obscurantisme. Sa voix et sa musique apaisent les maux, tout comme les mots qu’elle nous glisse délicieusement entre chaque morceau.

Liz Mc Comb vit la musique qu'elle chante. Comme une disciple de Dieu, elle va où son cœur peut s'exprimer au travers de sa voix, comme elle l'avait fait lors d’un concert pour les sans-abris, à l'Olympia. C'est dans ce même esprit qu'une vieille dame présente dans le public osera gravir avant même la fin du spectacle les quelques escaliers qui mènent à la scène, lui murmurant, les yeux brillants d'émotion, quelques mots avant que la Diva noire ne l’invite à s’asseoir à côté d’elle, sur scène.
Et c’est tout naturellement, tout près de cette spectatrice, que Liz va lui dédier la chanson suivante, lui lançant des regards complices. Une manière d’être, et de donner, rare à voir en concert,…et suffisamment rare pour le souligner. Une manière d’être qui amènera Liz Mc Comb à descendre au milieu du public après plus de deux heures et demies de spectacle pour entonner un envoutant hymne à l'amour. Moment unique qui clôture un concert inoubliable. Merci, Madame Liz Mc Comb.

Virgin B.
Paris-Move