Canned Heat le 27 Juillet 2018 à Lessines (Belgique)

Canned Heat le 27 Juillet 2018 à Lessines (Belgique)
Reportage: Jacky Moutaillier pour PARIS-MOVE
Photos: © Jacky Moutaillier

Après le set de l’excellent Guy Verlinde et ses Mighty Gators, set un peu écourté à cause d’une panne de courant pour pouvoir respecter le planning, voici monter sur scène après un changement de plateau effectué à la vitesse de la lumière (chapeau, les techniciens et roadies!) l’un des groupes cultes de toute la période Woodstock, Canned Heat.

Car c’est bien Canned Heat qui va débuter cette soirée des 70’s, suivi de Ten Years After en tête d’affiche. Deux groupes mythiques dont le nom restera à jamais collé au fameux Woodstock festival, un festival qui fut organisé organisé à Bethel, très exactement, sur les terres du fermier Max Yasgur, à une cinquantaine de miles au sud-ouest de Woodstock, dans l’État de New York, et dont le nom complet est à peine connu: “The Woodstock Music and Art Fair”.

Canned Heat y monta sur scène le second jour, le samedi 16 Août 1969, au moment même où le gouverneur de New York, Nelson Rockefeller, décréta la zone sinistrée, car au lieu des 50.000 festivaliers espérés, ce seront plus de 450.000 personnes qui viendront déferler sur la zone, avec en prime des embouteillages colossaux, mais aussi la pluie… et la boue.

Pour l’anecdote, ce sera Richie Havens qui ouvrira le festival à la place du groupe Sweetwater bloqué dans les gigantesques embouteillages. Le chanteur américain enchaînera les chansons avec sa guitare sèche et, arrivé à la fin de son répertoire et constatant que le groupe suivant n’était toujours pas là, il improvisa alors l’une des chansons devenues cultes de ce festival, “Freedom”, sur un vieil air de gospel et qui deviendra un hymne international.

Canned Heat a été le résultat de la rencontre à Los Angeles de deux grands amateurs de blues: le chanteur Bob Hite et le guitariste Alan Wilson. Hite “The Bear” (l’ours) en référence à sa forte corpulence, et Wilson “The Owl” (la chouette) ou “Blind Owl” (la chouette aveugle) pour sa mauvaise vue. Ces deux là seront rejoints par le batteur Frank Cook, le guitariste Henry “Sunflower” (tournesol) Vestine, ancien membre des Mothers of Invention de Frank Zappa, le bassiste Larry “The Mole” Taylor (la taupe), qui a joué avec Jerry Lee Lewis, et fut plusieurs fois bassiste de studio et de scène pour Tom Waits et The Monkees.

Le nom du groupe vient de “Canned Heat Blues”, un vieux blues de Tommy Johnson écrit en 1928 et dont les paroles évoquent un alcoolique qui se met à consommer du Sterno Canned Heat, un alcool dénaturé et gélifié, mis en conserve pour pouvoir être réchauffé pour cuisiner une fondue, par exemple. En pleine Prohibition, les plus démunis en tiraient également une boisson hautement toxique.

50 ans plus tard, Canned Heat est toujours présent, malgré le décès de ses deux fondateurs et les nombreux changements de line up depuis la fin des années 1970. Les seuls membres survivants des premières formations, le bassiste Larry Taylor et le batteur Adolfo “Fito” De La Parra, font toujours partie du groupe, et ils seront bien entendu là, sur scène, à Lessines, ce soir!

Sans vraie surprise (mais un concert sans ce titre ne serait plus un concert de Canned Heat!), le groupe démarre direct sur le titre mondialement connu depuis un demi-siècle, un titre devenu culte, “On the Road Again”, suivi de 10 titres tous aussi incontournables les uns que les autres et qui font partie de ceux que les fans attendent à chacun des concerts de la formation: Time Was, Sugar Bee, Night Hawk, Going Up The Country, Crying Won’t Help You, Future Blues, So Sad (The World’s in a Tangle), Automobile Blues, Let’s Work Together, Boogie .

La formation nous offre un show carré, bien huilé, recueillant après chaque titre une ovation méritée. Les mecs sont tous de très bons zicos et ils vont nous servir un blues digne des plus belles années du groupe. J’adore la classe du batteur Fito De La Parra et le style du guitariste John “JP” Paulus, un mec vraiment très sympathique. Le bassiste Larry “The Mole” Taylor a un look incroyable et il joue toujours magistralement bien. Durant le show il va d’ailleurs passer de la basse à la six cordes, tandis que le guitariste va devenir bassiste.

Le chanteur Dale Spalding va également troquer son harmonica contre une guitare, ce qui va apporter une touche très rock bien gras a ce set très bluesy. Le public est conquis, bien évidement, et réserve une énorme ovation à ce groupe ! Le show est une réussite ! Pas une ombre au tableau, et le temps m’a même semblé trop court !

Canned Heat, un groupe que je ne me lasse pas de voir et revoir en concert, et que je vous recommande de ne pas rater, lors de son prochain passage près de chez vous!!

Et après un tel set, comment ne pas remettre sur la platine les bons vieux vinyles des deux albums Woodstoock (*)…

“Woodstock est devenu une légende, et est resté aussi présent dans les esprits, c’est bien parce qu’il est non seulement un événement musical, mais aussi un événement historique.” – Pascal Cordereix

(*) Un triple album sortira en mai ‘70, “Woodstock: Music from the Original Soundtrack and More”, réédité en 1994 sur double CD. Un double album, “Woodstock Two”, sortira un an plus tard, en juillet 1971, réédité lui aussi en 1994 et en double CD.
Pour les 25 ans du festival, un quadruple album (en CD) fut édité, comprenant un certain nombre d’inédits.

Site web de Canned Heat: ICI
Discographie: ICI
On line Shop: ICI