Calypso Rose à La Lanterne, Rambouillet

Reportage : Eric Le Hoenen
Photos : © Eric Le Hoenen
La Lanterne, Rambouillet, le 6 Mai 2017
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Ce soir deux découvertes : la première, le pôle culturel “La Lanterne”, une salle de spectacle magnifique, un vrai TEMPLE, pour y admirer une véritable légende vivante, et c’est ma deuxième découverte, la reine incontestée du Calypso depuis plus de 50 ans, Calypso Rose.

Le directeur de la M.J.C. de Rambouillet, Lionel Bobel, arrive sur scène. Un homme qui a les pieds sur terre aujourd’hui, mais qui connait bien les îles suite à sa traversée de l’atlantique jusqu’aux Antilles sur un voilier. Rendant tout d’abord hommage à un ami proche, c’est ensuite avec un large sourire et d’une voix puissante qu’il va chauffer la salle.

Pour fêter cet événement, le public a répondu présent et la salle affiche complet. Plus de 900 personnes se sont installés dans les fauteuils ou dans la fosse, au plus près de la diva.
Ce concert exceptionnel de l’ambassadrice de la musique caribéenne promet, et le public le sent déjà.

Calypso Rose, est une chanteuse de soul, gospel, blues, et bien sûr de calypso, bref une diva de la musique populaire et de celle que l’on nomme world music.

Appelé aussi “Kaiso”, le calypso est une musique de carnaval à deux temps issue des Antilles (Trinidad et Tobago) et du Venezuela. À la fois chanson à texte et rythme caractéristique, il est proche du mento jamaïcain dont il est cependant bien distinct à la fois par son rythme et ses compositions. Un calypso qui a également été intégré au monde du jazz par des artistes comme Sonny Rollins ou Miles Davis.

Soulignons ici que l’album “Far From Home” de Calypso Rose a été primé dans la catégorie “musiques du monde” aux Victoires de la Musiques 2017. Une consécration méritée pour cette artiste qui appproche les  80 ans, hé oui…

Il est un peu plus de 20 heures, les musiciens et choristes arrivent sur scène et s’installent. Place au concert !

La diva, de ses petits pas, arrive sous les applaudissements du public et entame “I am Africa”. Son beau sourire nous transmet immédiatement de la joie et une envie de danser.

C’est parti, le public est aux anges et l’accompagne sur des pas de danse (pour ceux qui sont dans la fosse), ou en gesticulant aux rythmes de la musique (pour ceux assis dans les fauteuils). Mais que l’on soit debout ou assis, on ne peut résister au rythme qui vous envahit le corps et qui vous pousse à bouger, à danser.

Du haut de ses 77 ans, Calypso Rose nous fera le plaisir tout au long du concert de nous séduire de ses pas de danse, avec des hanches toujours aussi souples et tout en trémoussant son postérieur.

A la fin de cette première chanson, “I am Africa”, elle fera monter sur scène une jeune fille pour effectuer quelques pas de danse avec elle, et un sacré écart de générations se présente à nous. Que de générosité et d’amour nous offre cette diva dont la communion avec le public est totale. Un premier grand moment d’émotion !

Sur scène, les musiciens et choristes sont à la fois présents et discrets, ne volant nullement la vedette à la diva, même s’ils occupent la majorité de la scène. Le son à La Lanterne est impeccable, de même que les éclairages, et le public a droit à un véritable show digne des plus grandes et plus belles scènes parisiennes, avec parfois quelques clins d’oeil, comme Memed, le guitariste, qui semble avoir également un talent caché de traducteur, traduisant de ses mains tout le plaisir qu’ils ont à se retrouver ce soir devant un public aussi enthousiaste.

McCartha Linda Sandy Lewis, alias Calypso Rose, est née le 27 avril 1940 à Bethel Village, un petit village de l’île de Tobago qui, avec Trinidad (Trinité-et-Tobago), constitue l’une des nombreuses républiques insulaires de la Caraïbe.
Elle a commencé à écrire des chansons à l’âge de 15 ans et elle en a écrit plus de 800, et enregistré une multitude d’albums. À l’origine elle utilisa pour nom de scène “Crusoe Kid” et le nom de scène de Calypso Rose lui fut donné par Mighty Spoiler et des membres du Carnaval de Tobago.

Ce soir elle ne chantera pas 800 chansons, bien sûr, mais les chansons se suivent, ponctuées chacune par une ovation du public. Sur “Zoom Zoom”, “No madame”, “Leave me alone”, le soleil brille dans la salle, car la diva nous illumine le cœur par sa voix comme par sa présence scénique.

Généreuse, passionnée, dotée d’un charisme fascinant, Calypso Rose ne cesse d’aller à la rencontre du public, lui donnant en amour et en chansons ce que le public lui offre en amour et en ovations. Voilà une chanteuse qui sait nous offrir d’intenses moments d’émotion et de plaisir. Une artiste qui mériterait d’être montrée en exemple dans les cours de chant comme dans les cours de danse, dans les émissions de télé-réalité comme aux actualités, car en l’écoutant, en la regardant, on ne peut qu’oublier les tracas de la vie quotidienne et effacer ces tensions qui pourrissent les relations humaines.

Derrière Calypso Rose il y a les musiciens, et je ne les oublie pas, comme par exemple le saxophoniste et le trompettiste qui nous font un véritable show, ils sont “show” bouillants, vraiment chauds bouillants, avec une énergie débordante qui fait trépigner et danser le public de la fosse.

En milieu de set, Calypso Rose prend une petite pause bien méritée, et pendant ce temps nous avons droit à une prestation endiablée de chaque musicien et choriste : Jamba à la guitare, Corey Wallace à la basse, Gregory Louis à la batterie, David Aubaile aux claviers, Fabien Kisoka au sax, Sylvain Bardiau à la trompette, sans oublier les deux choristes, bien sûr, Cali Kamga et Audrey Gbaguidi.
Ils nous mettent le feu et la salle de La lanterne se souvient encore, j’en suis sûr, de ce tsunami de musique dansante qui a déferlé sur le public et auquel personne n’a pu résister.

La reine revient sur scène pour notre plus grand plaisir. La fête continue avec une fosse pleine à craquer. Nous continuons sur le rythme de “Back to Africa”, “Calypson blues”, “Israel”, “Far from home” et “Calypso Queen”. L’ambiance est chaude et tout le monde a la banane. Il y a du plaisir et de l’émotion, le public danse autour de moi, c’est magique !

Nous finirons ce concert exceptionnel, par “Abatina”, “Motre tempo”, “Fire in me wire” et “Wah Fu dance”.
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Un des moments intenses également de ce show, c’est un public debout, reprenant en chœur le mythique refrain “Joyeux anniversaire” pour les 77 ans de Madame. Un grand moment charmé d’une émotion folle et que personne ne pourra oublier.
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Pour reprendre deux messages de deux amies :

« Un sacré rayon de soleil, cette dame. Ses musiciens et ses choristes m’ont transmis une de ces patates !!!!!! »

« Nous sommes conquis, une grande dame au grand cœur, une immense générosité émane de tout son être. Avec ses musiciens, quelle bouffée de bonheur ! »

Et dire que son père, qui était pasteur, ne voulait pas qu’elle chante. Il disait que c’était la musique du diable. Et elle lui répondait que c’était Dieu qui lui avait donné ce don pour la musique.

Calypso Rose nous a envoûtés, illuminés ce soir. Avec sa joie de vivre permanente elle nous a apporté plein de bonheur et de soleil, que l’on gardera au plus profond de nous. Merci à vous, Madame Calypso Rose, pour ce moment de bonheur !

Je vous invite à écouter son dernier album, “Far From Home”, loué par la presse. Un sacré bijou, produit par Manu Chao.

Site de Calypso Rose : ici

Paris-Move remercie tout particulièrement :

  • Le pôle culturel “La Lanterne” à Rambouillet : La Lanterne
  • L’association MJC – Maison des jeunes et de la culture : “Usine à chapeaux”, Lionel Bobel, Virginie Annetta, Alexandre Le Moing, Lucie Lima, Olivier Legrand, Fabrice Bocchi, David Jacquelin et tous les bénévoles qui permettent au public de vivre des concerts exceptionnels comme ce soir. Site web de l’Usine à chapeaux : ici
  • Memed, régisseur de Calypso Rose,
  • Eric Le Hoenen pour son reportage et ses photos.