Black Stone Raiders à Paris

Reportage et photos : Yann Charles
Le 16 janvier au New Morning

Un concert véritablement exceptionnel en ce lundi 16 janvier au New Morning à Paris avec le groupe Black Stone Raiders. Même si au départ le nom de cette formation ne vous dit peut être pas grand chose, les artistes qui la composent vous parleront forcément, tant ils sont reconnus comme de grands musiciens.
En premier lieu l'excellent guitariste Jean Paul Bourelly accompagné à la basse par le légendaire Darryl Jones, bassiste des Stones, entre autres, et dont le CV est à tomber, puis on rajoute à cela l'un des meilleurs batteurs sur la scène internationale, Will Calhoun, des Living Colors.
Pour avoir assisté aux balances, on sent tout de suite un autre standing. Minutie, concentration, pas de fioritures et toujours cet esprit très sympa avec les techniciens et les personnes qui gravitent autour de la scène. Et lorsque le public, ma foi assez nombreux, se présente à l'ouverture des portes, il peut assister à la fin de leurs réglages avec un morceau entier. Une sorte de petit cadeau de bienvenue.

Et les gens qui ont fait le déplacement ce soir n'allaient pas être déçus. Certains me parlaient de légendes et je dois bien avouer que dès les premières notes, j'ai pu ressentir toute la puissance et toute l'intensité qu'ils arrivent à produire avec leurs instruments.
Jean Paul Bourelly, très inspiré par Hendrix, même si ce soir il n'est pas allé dans l'excès, nous a fait étalage de toute sa classe et sa maîtrise de sa guitare. Darryl Jones, la force tranquille. Un groove qui vous remue jusque dans les tripes. Un feeling autant dans son rôle rythmique que lorsqu'il se lance dans des improvisations en duo avec Jean Paul Bourelly. Car même si les morceaux sont écrits, l'improvisation a la part belle quasiment tout le temps. Ce qui fait le charme de ce show. Voir ces gars partir vers des sonorités, des riffs totalement imprévus et surtout parfaitement maîtrisés. Et que dire du fameux Will Calhoun. Si Jean Paul Bourelly apporte ses touchers, ses inspirations Rock, Blues ou Jazz, Will apporte, lui, tout le côté Funk, Soul et Afro qui manque. En fait, on peut dire qu'à eux trois, ils représentent bien ce style que l'on appelle "Fusion", tant ils arrivent à combiner toutes ses sonorités et ces styles.

Un spectacle magnifique, un public aux anges, véritablement scotché par la performance du trio. Deux sets d'une intensité et d'une force exceptionnelle.
A la fin du show, un invité de marque viendra se joindre à eux pour un grand moment de partage, Cheick Tidiane Seck, jazzman malien venu apporter toute la chaleur et la générosité de sa musique.
Une grande soirée, un concert vraiment épatant, qui vous laisse sans voix en sortant de la salle, avec dans la tête des souvenirs musicaux qui résonnent encore. Et dans les yeux, le petit pétillement qui arrive quand le bonheur vous a envahi le temps d'un concert.

Remerciements: Hubi, Le New Morning, Frankie "The Boss"