Beth Hart au New Morning

                                Beth Hart au New Morning

Reportage et photos : Bruno ‘Nono’ Migliano
Le 6 mars 2012, au New Morning, Paris

On l'attendait avec impatience et nous en fûmes récompensés. Ce mardi 6 mars est une journée à marquer d'une pierre blanche dans le calendrier. Complet depuis son annonce, le concert de Beth Hart au New Morning a tenu toutes ses promesses. Même si en temps normal, quand les concerts sont annoncés complets, le public arrive au compte goutte pour cause de première partie qui laisse le temps de faire un stop au bar d'en face, ce 6 mars-là, il fallait être arrivé à l’avance si l’on voulait avoir une bonne place.
Et en première partie, donc, un gentil gars seul au piano, M. Fevrier, qui nous sert quatre chansons un peu timides, tout en contraste avec ce qui va suivre.
En effet, un petit quart d'heure plus tard, le temps du changement de plateau, et nous voilà partis dans le vif du sujet. Beth Hart monte sur scène. Seule. Un petit sourire, un petit salut au public, et elle nous dit combien elle est heureuse d'être ici, à Paris, pour ce premier concert. Et déjà rien qu'avec ce sourire, ces yeux et ces mots, le public est aux anges. Car Beth Hart est une très belle artiste, dans les deux sens du terme. Une artiste généreuse, dynamique, sensible, qui mène son groupe non pas à la baguette mais avec des mains de chef d'orchestre. Tout en finesse et en élégance.

Le band est constitué ainsi : à la droite de Beth Hart il y a tout d’abord Jon Nichols, un guitariste qui a déjà pas mal bourlingué, puis un peu plus sur la droite, le keyboard player Will Maas, au B3 et à l'accordéon. Oui, oui, à l’accordéon sur ‘Chocolate Jesus’. On retrouve également Todd Wolf aux fûts, Bass Tom Lilly ainsi qu’un petit génie de guitariste qui vient de souffler ses 21 bougies, Josh Gooch. Si la salle entière espérait secrètement voir débarquer Joe Bonamassa, on peut dire que ce Josh Gooch a toutes les qualités pour un jour rivaliser avec le maître de la six cordes.
Ce Band a de l'allure, et un bon son. D'ailleurs niveau son, pour une fois, j'ai trouvé que pour un groupe US ils ne jouaient pas trop fort, et nous ne sommes pas ressortis avec les tympans explosés. D’ailleurs la jolie Beth Hart n’a nul besoin d’une sono poussée à donf tant l'organe vocal de la Dame est plutôt du genre puissant. Une vocalise extraordinaire, avec un petit trémolo dans cette voix rauque, éraillée, tout est à fleur de peau. Et rien que d’y penser à nouveau j’en ai les poils qui se dressent. Et pour ceux qui auraient le moindre doute, foncez sur le dernier opus qu’elle enregistra avec Joe Bonamassa ou bien ouvrez You Tube et écoutez. Ecoutez cette voix exceptionnelle qui vous attire, vous emprisonne et vous fait craquer.

Ecoutez cette voix exceptionnelle et vous comprendrez alors pourquoi on l'a compare si souvent à Janis Joplin. Dans l'attitude aussi. Sûr que la petite scène du New Morning ne s'y prête pas vraiment, mais Beth Hart est pourtant bien présente, donnant d'elle même pendant les soli, remerciant d'un coup de paluche les musiciens.

La set list est constituée de chansons de deux albums, celui en collaboration avec Joe Bonamassa, bien sûr, et le fameux ‘37 Days’. Bien ficelée, cette set list est parfaite, variant les temps forts et les moments plus cool, au piano ou bien à la guitare acoustique en compagnie de Jon Nichols.
En fin de concert, Beth nous offrira un rappel de trois chansons, dont l'émouvante ‘Sister Heroïne’ écrite en hommage à sa sœur partie d'une overdose. Elle remerciera longuement le public, tout simplement ENORME. Rendez-vous est pris pour le 20 juin à la Cigale.

PS : Ah oui, notez que Beth Hart est une inconditionnelle d'Edith Piaf…!

Retrouvez Bruno ‘Nono’ Migliano ici :
www.brunomigliano.com
http://flic.kr/s/aHsjyPaU6X