Awek à la Royale Factory

Awek à la Royale Factory

Reportage : Alain Betton
Photos : © Alain Betton
La Royale Factory, le 27 septembre 2012

L’évènement était attendu : concert de Awek à la Royale Factory à Versailles. En ce 27 septembre 2012, l’évènement est à la hauteur de nos espérances, car suite à la sortie de leur huitième album, ‘Rich and Famous’, le groupe toulousain nous offre un feu d’artifice blues sur la scène de la Royale, comme une fusion entre la ville rose et celle du Roi Soleil.

Une belle surprise, en première partie, avec la découverte de l’univers pop/folk de Lili So Far. Avec à ses côtés deux guitaristes, Alex Billon et Franck Miller, respectivement en acoustique et électrique, Sophie nous dévoile ses talents d’auteur, compositeur et interprète. Chantées dans la langue de Molière ou celle de Shakespeare, les compositions se succèdent, comme celles de l’album intitulé ‘Lisbeth Valentine’ et ‘La valse des autres’ ou d’autres encore, ‘Technocolored’ ou ‘Mister Pygmalion’, avec comme fil conducteur de savoureuses mélodies et en prime quelques riffs électriques bien calibrés.



Autre moment fort du concert : Sophie délaisse les cordes de sa guitare au profit de celles d’un instrument ancien et original, une vielle à roue plate à la française. Les cordes chantent, frottées par une roue en bois tournée de la main droite avec une manivelle pendant que la main gauche joue la mélodie sur le clavier de l’instrument. Surprenant, étonnant!
Au gré d’une petite dizaine de titres joués, Lili So Far nous immerge dans l’intimité de son répertoire, les trois artistes terminant leur set sous les applaudissements amplement mérités d’un public conquis.

Après un petit entracte, c’est sous les applaudissements du public que Awek fait son entrée sur scène. A peine rentrés du festival Tanjazz au Maroc, nos quatre gaillards sont, comme à leur habitude, prêts à en découdre sur la scène versaillaise.
Awek est incontestablement l’un de nos meilleurs représentants de la scène Blues hexagonale, avec un CV à faire pâlir les organisateurs des plus grands festivals de notre bonne vieille et chère planète bleue. Signalons au passage qu’ils furent finalistes de l’International Blues Challenge à Memphis en 2008, qu’ils représentèrent la France à l’European Blues Challenge en mars 2011 à Berlin et que leurs albums sont chroniqués dans les meilleures revues de blues anglaises et américaines. Alors je ne vous dis pas le bonheur du public francilien, ce soir!



Premier titre, ‘Big Leg Woman’ suivi de ‘You Think’ et c’est la première claque, monumentale! Bernard Sellam est déjà en transes, sa voix chante le blues sortie du fond de ses entrailles et sa Gibson n’en finit pas de pleurer le blues. Le personnage est extraordinaire, totalement habité par le feu sacré, mimiques à l’appui.

Tendons l’autre joue, maintenant, car la deuxième claque arrive, toute aussi magistrale que la première. C’est Stéphane Bertolino (Award du meilleur harmoniciste à Memphis en 2011) qui nous la donne avec ses envolées diaboliques à l’harmo. Les frissons nous parcourent l’échine tant le garçon sait transmettre son énergie et son plaisir de jouer.
Avec une rythmique orchestrée de mains de maître par Joël Ferron à la basse et Olivier Trebel à la batterie, les titres d’albums précédents fusionnent avec ceux du nouvel opus ‘Rich and Famous’ tels ‘A place where I can hide’, ‘I appreciate’, ‘Three seconds’, ‘My boss’ ou encore ‘Quit that job’ et ‘Gone too long’.




Les titres éclatent, gorgés de swing et de groove comme des fruits mûrs et juteux à souhait, jouissifs à l’extrême, des fruits de la passion, celle du blues authentique et ensorcelant, comme l’est cette reprise de ‘Early in the morning’ de Sonny Boy Williamson.
Après pareille sublime prestation il faudra bien deux titres en rappel pour étancher la soif insatiable du public et éteindre le feu qui a pris dans la belle salle de spectacle de la Royale Factory où les braises couvent encore, prêtes à se rallumer pour à nouveau les accueillir, car le public en redemande encore et encore!

En attendant de les découvrir ou de les retrouver sur scène, procurez vous de toute urgence cet album ‘Rich and Famous’ (le bien nommé) à mettre bien en évidence dans votre CDthèque. Vous savez, tout en haut, dans les ‘A’ et avec un grand A, celui d’Awek.

Awek