Alcatraz, Courtrai: le festival flamand des musiques extrêmes a déroulé son édition “Covid-free” du 13 au 15 août.
ALCATRAZ Fest. 2021 – Texte et photos: Jean-Christophe Baugé pour Rock & Folk/ La Voix Du Nord/ PARIS-MOVE
En annonçant une édition 2021 sans distanciation sociale ni port de masque – une première mondiale – l’équipe organisatrice du festival d’Alcatraz (Courtrai, Belgique) a joué et… gagné: 31.000 afficionados dûment testés ou vaccinés ont pu s’ébattre du 13 au 15 août devant la crème des groupes metal.
Au moment de dresser le bilan des trois jours de festivités, l’attaché de presse Bernard De Riemacker avoue avoir craint une annulation de dernière minute, comme pour le Pukkelpop prévu du 19 au 22 août à Kiewit: “Nous osions à peine croire à la tenue de notre festival annoncé sans restriction, mais la jauge journalière du site à 12.000 places a permis d’organiser sereinement la vérification des pass sanitaires et le test PCR”.
La logistique s’est révélée sans faille. Chaque visiteur d’abord masqué et socialement distancié a dû s’enregistrer au hall 3 du Kortrijk Xpo pour recevoir un bracelet lui permettant d’embrasser un microcosme sans Covid: le complexe sportif Lange Munte, relié par bus de jour comme de nuit. Là, même le crowd-surfing, officiellement interdit, a bénéficié des largesses de l’équipe de sécurité.
Si d’aucuns pointent du doigt le manque de poids lourds anglo-saxons de l’affiche européenne “continentale”, les 74 groupes n’ont pas ménagé leurs efforts pour émerveiller (la scénographie “cobra” de la co-tête d’affiche batave Epica), surprendre (les balances de The Vintage Caravan effectuées sur la reprise du “Careless Whisper” de Wham!), voire décontenancer (les incantations ésotériques de Heilung adressées aux paganistes). Du psychobilly de The Grave Brothers distillé devant une poignée de lève-tôt au thrash de Kreator asséné à une foule de noctambules imbibés, tous les courants du metal auront eu voix au chapitre. “We’re making history today” (“Aujourd’hui nous écrivons l’Histoire”) déclarera même James Rivera, chanteur comblé du groupe américain Seven Witches… Un poncif qui sera décliné dans d’autres langues, sur et devant les trois scènes nommées – thématique carcérale oblige – “prison”, “swamp” et “la morgue”.
ALCATRAZ Fest. 2021 – Photos: Jean-Christophe Baugé
