3ème Festival Blues Notes

                                    3ème Festival Blues Notes

Reportage : Frankie Bluesy Pfeiffer
Le 8 avril 2011 au CAC André Bourvil, à Franqueville Saint-Pierre (76)
Photos : © Frankie Bluesy Pfeiffer

A l’instar de Lax, Franqueville Saint-Pierre est une petite ville qui propose un festival de Blues dont la programmation et la qualité de l’accueil valent très largement ce que de grandes salles et de grandes villes peuvent offrir, gros budgets à l’appui.
A Franqueville comme à Lax, le festival ne pourrait exister sans tous ces bénévoles au cœur grand comme ça et qui font de cet événement un moment inoubliable. Voilà pourquoi, comme pour Lax, nous commencerons ce reportage par la photo de tous ces bénévoles grâce auxquels nous avons vécu une soirée du tonnerre.

Quelques mots d’Alain Gires, Président de l’association La Passerelle, pour ouvrir cette soirée et rendre un hommage appuyé à ce grand bluesman récemment disparu, Calvin Russell.

Comme lors des années précédentes, c’est un groupe local qui débute le festival. Pour cette troisième édition, il s’agit de Beale Street Blues, une formation qui nous propose un blues teinté d’harmonica et de riffs bien balancés dans lequel Robben Ford côtoie Muddy Waters. Un blues dont les teintes varient au son de l’harmo et de la six cordes, comme si cette musique ne pouvait être que multicolore. Un arc en ciel que les membres de Beale Street Blues ont fait rayonner dans la salle et dans les cœurs de tous les spectateurs qui réservèrent à cette formation régionale un tonnerre d’applaudissement.

Précédée par sa réputation de dévoreuse de Prix au Tremplin de Blues sur Seine et par le buzz fait autour de son premier CD-EP ‘Urgency’, la jeune et jolie Nina Attal monte ensuite sur la scène du CAC André Bourvil, entourée de ses compères habituels: Philipe Devin à la lead guitar, Thomas ‘Dreadlocks’ d’Arbigny à la basse, Julien Audigier à la batterie et Damien Cornélis aux claviers.
Même si quelques habitués trouvèrent la prestation de la soirée un peu moins punchy et fluide que d’hab, Nina Attal et son groupe firent exploser le compteur de l’applaudimètre en recueillant de longs, très longs applaudissements avant même la fin du set.
Plus funky que bluesy, plus soul que jazzy, Nina Attal a incontestablement trouvé le style qui lui convient et qui plait. Surtout lorsque la Miss se concentre sur son chant, en délaissant quelque peu sa gratte. Cela donne de grands moments où la voix de la jeune femme vous colle des frissons et vous fait taper du pied et des mains. Sans doute la future très grande soulwoman française!

Tête d’affiche de cette troisième édition de ce festival Blues Notes, Carl Wyatt monte sur scène à une heure tardive, mais devant une salle comble qui attend avec impatience de voir ce renard des bayous les ensorceler aux sons de sa slide, car le lascar est un maître du genre.

Et ce soir, le public a droit à un invité surprise de marque, un guest qui va donner au concert de Carl Wyatt & The Delta Voodoo Kings une dimension énorme, car ce guest n’est autre qu’Archie Hooker, neveu de la légende du blues John Lee Hooker. Une ovation accueille le chanteur qui se mêle à la formation avec une telle malice que l’on songerait que tous ces lascars ont toujours joué et chanté ensemble.

Et puisque Archie est un Hooker, il était inévitable de ne pas avoir en cerise sur le gâteau le mythique ‘Boom Boom’, repris en cœur par le public. Et comme si rien de devait arrêter ce concert, le grand Carl à la guitare usagée et au large chapeau s’assoit pour faire jouer Archie sur sa guitare. Il est plus d’une heure du matin et les musiciens semblent vouloir ne plus arrêter de jouer. Comme s’il ne fallait jamais s’arrêter.

Assis au premier rang, le manager et grand ami de Carl, Stéphane Maniette, est visiblement très ému par la fin de ce concert et ce duo Wyatt-Hooker entrain de jouer ensemble à la guitare. Une émotion qui nous frappera également au cœur, violemment, quelques jours plus tard, Stéphane s’étant donné la mort chez lui, près de Paris.

C’est en pensant à lui, et à Calvin Russell aussi, que nous reviendrons l’année prochaine à Franqueville Saint-Pierre. Sans faute. Pour Stéphane comme pour tous ces bénévoles sans qui ce festival ne serait pas.

3ème Festival Blues Notes