Alcatraz Festival 2022

Alcatraz Festival 2022
Courtrai / Kortrijk, Belgique
14ème édition
> 30.000 spectateurs
Reportage et photos: Jean-Christophe Baugé – BLUES MAGAZINEJAZZ NEWSLEGACY (DE)METALLIANPARIS-MOVEROCK & FOLK

L’Alcatraz Festival, alternative aoûtienne au Graspop Metal Meeting, a réuni plus de 30.000 freaks sur le complexe sportif Lange Munte de Courtrai (Belgique) du 12 au 14 août 2022. On retiendra, en sus des shows chauds des trois têtes d’affiche Accept, Behemoth et Arch Enemy, les efforts déployés en pleine canicule pour instaurer une ambiance digne de la franchise Mad Max.

Die Rückkehr einer Legende! Le chanteur d’Accept, Udo Dirkschneider, convaincu que rien de bon ne pouvait sortir d’une collaboration avec le guitariste Wolf Hoffman depuis l’album Predator (1996), s’est retiré du jeu… Dommage. La voix de l’Américain Mark Tornillo, ex-TT Quick, est très éraillée sur un large spectre: même s’il chante sensiblement plus bas qu’Udo, Mark est aussi à l’aise avec les cris perçants suraigus. Les échappées solo de Wolf, subtiles dans les harmonies, inédites dans les mélodies, sont autant de morceaux dans chaque morceau. Une mise en abyme qui frise le tour de force. Certes, l’effet de surprise “Tornillo” est émoussé, mais le groupe peut encore en remontrer à beaucoup d’autres… Ceux qui se gargarisent de faire du revival ou du true metal, par exemple.

Behemoth se donne depuis longtemps les moyens de ses ambitions: large scène avec les fameux pieds de micro “Templum Babalonis” aux cobras entrelacés, pyrotechnie, plates-formes latérales… Zbigniew “Inferno” Promiński est hallucinant de rapidité sur sa caisse claire et à la double pédale, et le chef d’orchestre Adam “Nergal” Darski vocifère comme on n’osait plus l’espérer, en 2010, à l’annonce de sa leucémie. Que vous soyez ou non gros consommateur de death, le prochain album studio Opvs Contra Natvram (16 septembre, chez Nuclear Blast) doit absolument figurer en top priorité sur votre liste au Père Noël.

Le corollaire du remplacement de l’ogresse allemande Angela Gossow, désormais manageuse, par la Canadienne aux cheveux bleus Alissa White-Gluz, ex-The Agonist, au sein d’Arch Enemy est l’absence de déviation d’un mélo-death metal par trop griffé. Consciente de frayer avec des musiciens de classe mondiale – dont l’immense soliste Jeff Loomis, ex-Nevermore, intégré en 2014 – Alissa délivre une prestation scénique si parfaite que les complotistes doutent de son honnêteté. Végétalienne, straight edge, petite amie de l’ex-guitariste des Misfits, elle trouve un peu de son individualité, qu’elle nomme à tort marginalité, dans les vers du compositeur et guitariste plénipotentiaire Michael Amott.

Les têtes d’affiche d’ores et déjà confirmées pour l’édition 2023 sont Powerwolf (11 août), KK’s Priest (12 août) et Electric Callboy (13 août), qu’on se le dise!

Reportage et photos: Jean-Christophe Baugé – BLUES MAGAZINEJAZZ NEWSLEGACY (DE)METALLIANPARIS-MOVEROCK & FOLK