RODINA – Good Company

Rodina Music
Acid jazz, Funk
RODINA - Good Company

Claviériste de la formation acid-jazz anglaise The New Mastersounds (dix albums au compteur en seize ans, sans compter deux live et quelques remixes et compilations), Joe Tatton s’avère un multi-instrumentiste doué, puisqu’il pratique également la basse et les percussions, et dirige en parallèle son propre trio, où figurent le guitariste espagnol Lucas De Mulder et le batteur Luke Flowers (par ailleurs membre du Cinematic Orchestra), que l’on retrouve ici sans surprise tous deux à ses côtés. Rodina s’avère un autre de ses side projects, qu’il mène de loin en loin avec la singer-songwriter Aoife Hearty, mais ces deux-ci n’avaient rien publié en commun depuis six ans. Il faut dire que les New Mastersounds accaparent pas mal Joe, puisqu’ils ont collaboré entre autres avec des artistes tels que Soul Rebels Brass Band, Lou Donaldson, Corinne Bailey Rae, Quantic, Carleen Anderson (Young Disciples / Brand New Heavies), Keb Darge & Kenny Dope, John Arnold et Snowboy (Ubiquity), Mr Scruff (Ninja Tuna), Fred Everything (2020 Vision), Andy Smith (Portishead), James Taylor (James Taylor Quartet), LSK (Faithless) et Karl Denson (Lenny Kravitz, Greyboy AllStars). S’ouvrant sur le groovy “Simple Pleasures”, cette dizaine de nouvelles pépites perpétue, outre la veine acid-jazz née au mitan des eighties anglaises sous la houlette de Giles Peterson, celle qu’initièrent deux décennies auparavant des pionniers compatriotes tels que le regretté Graham Bond et le vétéran Brian Auger (ce dernier au temps de ses Trinity et Oblivion Express). Ainsi de “Good People” qui, selon un afrobeat high life effréné, lâche des cuivres frénétiques sur les travées du piano électrique de Tatton. On s’y remémore avec délectation le registre que des formations telles que Galliano et Morcheeba arpentaient en leur temps, tandis qu’avec la basse alerte et sinueuse de Richard Hammond (ainsi que l’orgue du même nom et le clavinet qu’y triture Joe), “We Go Out Of Our Way” n’est pas sans évoquer non plus les Brand New Heavies, ainsi que le Style Council de Paul Weller. La Philly soul des mid-seventies n’est jamais très loin non plus, comme en attestent “Every Minute”, “Flowers”, “Changes” et la plage titulaire (où Aoife pastiche Roberta Flack avec talent et conviction). Une touche d’exotica psychédélique assaisonne “Trust In This Life”, qui dévoile quelques choruses funky de cuivres, flûtes, synthé et piano électrique sur un brasilian beat constellé de percussions, tandis que “Inspiration” assume un fervent et enlevé gospel feeling. Ce lumineux album se referme sur le vintage soul “All Over The Sky”, que Tatton gratifie d’un solo de B3 digne de Billy Larkin & The Delegates. Avis aux amateurs éclairés!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, December 6th 2025

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