| Blues-Rock |
Basé à Toronto, ce guitariste, chanteur et songwriter canadien écume depuis belle lurette les clubs et festivals de son vaste pays, et en est déjà à son huitième album. Le “Won’t Let Go” qui ouvre le ban dévoile un musicien s’appuyant sur une section rythmique aussi groovy que solide (Scott Brammer, bass, Michael Sloski, drums). Accusant des accointances manifestes avec ce que proposait Robin Trower voici un demi-siècle (cocottes funk et wah-wah en embuscade), son chant s’y avère chaleureux (dans la veine de celui d’un Andy Powell chez Wishbone Ash), et sa palette s’ancre fermement dans le mature oriented blues-rock du mitan des seventies, comme en attestent “Thank You”, “Lose It” et “Givin’ Away”, qui n’auraient pas dénaturé certains enregistrements des Peter Frampton, Eagles et Doobie Brothers d’alors. Sur les ballades sensibles et aériennes (“We’ll Carry On” et la plage titulaire), le jeu de Grant va jusqu’à évoquer la subtilité du regretté Peter Green, et c’est le genre de comparaison que l’on n’établit pas à la légère, tant le bougre se révèle de bout en bout un guitariste des plus convaincants. L’harmonica inspiré de Roly Platt appose sa signature au mid-tempo déterminé “Asylum” (dont Grant assure le chorus à la slide), avant que “One Desire” n’emprunte son beat et son riff au Skynyrd des débuts. Cet album attachant se conclut sur une épatante reprise funky du fameux “Gimme Some Lovin'” du Spencer Davis Group, avec le renfort de chœurs féminins aux petits oignons. C’est tellement bon que l’on en attend la suite avec impatience (And Then?).
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, November 21st 2025
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