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La démarche pèlerine au long cours d’An Diaz, héritière argentine d’un legs gospel, l’a conduite à s’agréger aux Yokatta Brothers, trio dépositaire d’une tradition blues dans les Hauts-de-France. Sur Alana (2023), premier album commun d’originaux, la jeune femme pleine de vie cherchait, dans le miroir des sagesses anciennes, l’énergie pour se relever du suicide de sa jeune sœur. Le courage de s’offrir entièrement sur scène, celle du festival Rétro C Trop la même année, finit d’emporter la masse apathique du grand public. Komorebi In New Orleans bénéficie d’une circonstance exceptionnelle – la collaboration avec le musée du jazz de la Nouvelle-Orléans – pour peser dans l’histoire du blues protéiforme, au sens roots et moderne. En 23 petites minutes et beaucoup de second degré, An vide sa poche d’amertume sur la post-société sans contact, celles des influenceurs et des “followers” en position du chimpanzé sur leurs portables, puis conditionne via “Child Free Blues” les jeunes filles pour qu’elles renoncent à ce qu’elles ne connaissent pas… La dé-nataliste croyante est pratiquante! Comme d’autres chanteuses à conscience dressée avant elle, An s’octroie un ultime “praise break” sur le gospel “Killjoy” avec réponses ténor, baryton et basse d’Emmanuel “Manu Slide” Poliautre (guitare, harmonica), Stéphane Bihan (basse) et Julien Mahieux (batterie), en capacité de faire surgir à tout moment le sublime.
Jean-Christophe Baugé
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Retrouvez l’interview d’An Diaz And Yokatta Brothers en p.60-64 de Blues Magazine n°117, en kiosque le 12 juin 2025:
An Diaz And Yokatta Brothers à Rétro C Trop 2023:
An Diaz And Yokatta Brothers à Jazz En Nord 2025:
