Blues

C’est en 1985 que deux guitaristes lyonnais se lancent dans une aventure comme le blues les aime, avec ce qu’il faut de culot et d’inconscience, de galères et d’envies, le temps qu’un harmonica les rejoignent pour aller rôder dans les juke joints lyonnais, là où se forge une réputation, celle qui les fera ensuite monter sur scène en première partie de Louisiana Red.
Mais là où d’autres auraient pu se croire arrivés, les bluesmen lyonnais emmenés par Régis Delongvert, aka ‘Pips’, à la guitare et au chant, en remettent une couche en s’en allant retourner retrouver leur public dans les juke joints rhodaniens.

C’est dans l’un de ces rades, l’Etoile Royale, que le combo va enregistrer cet opus, ‘Nr 12 train took my baby…’. Accompagné de Philippe ‘Philou’ Bruneau à l’harmonica et au chant, Yves ‘Gravos’ Lafont à la basse et Guy ‘Guitou’ Chanteperdrix à la batterie, ‘Pips’ vous interprète 16 titres dont 15 reprises et une compo du groupe, ‘Parlor lament’.
Au travers de ce concert saisi tel que, sans overdub ou autres effets, vous vivez ce que les zicos de ce combo peuvent offrir de beau et de généreux en interprétant ‘Dust my Blues’, de Robert Johnson, ou bien ‘It hurts me too’, de Elmore James. Les chansons se succèdent et se gravent, l’une après l’autre, dans vos neurones. Sûr que l’interprétation de certains titres n’en fera pas des hits mais ils possèdent au moins cette spontanéité et cette sensibilité qui manquent parfois à de solides versions bien musclées enregistrées en studio.

Proposé dans une pochette cartonnée, l’opus n’est pas mis en vente mais offert à tous ceux qui viennent voir le combo en concert, tout simplement. Un geste qui démontre combien ces bluesmen lyonnais qui composent le Jack Mono Blues sont d’une générosité et d’une bonté sans bornes. Et que ceux qui ne peuvent aller les voir en ‘live’ se rassurent car ce même CD peut vous être envoyé par courrier. Mais le combo n’étant pas financé par la poste, il vous faudra payer les frais de port ou leur faire parvenir une enveloppe suffisamment timbrée.

‘Nr 12 train took my baby…’: un disque qui s’écoute d’une traite, comme si nous étions avec le quatuor à L’Etoile Royale et qui donne envie d’aller les écouter, quitte à bouffer des kilomètres en pagaille, car il ressort de cet album quelque chose de tellement spontané et de généreux que l’on se demande comment ne pas être présent pour le prochain moment de partage, pour ensuite repartir avec un autre CD, histoire de l’offrir à ceux que l’on aime. La générosité est contagieuse, je vous le dis.

A consulter:
http://www.myspace.com/jackmonoblues