John Mayall – Tough

Naïve – Eagle Records
Blues
Nouvel album studio de l’infatigable John Mayall, qui atteint les 76 balais, hé oui. Un nouvel opus qui est nouveau dans tous les sens du terme: nouveau car tout d’abord côté musiciens, exit le Buddy Whittington, remplacé par un guitariste tout aussi génial que lui, un certain Rocky Athas, tout comme le batteur Joe Yuele s’est fait remplacer par Jay Davenport, alors que Greg Rzab reprend la basse. Un coup de lifting qui a sans doute dopé notre bluesman blanc et lui a fait retrouver les sensations des jeunes trentenaires du blues électrique moderne car la musique du bon John a pris également un coup de neuf, avec des titres qui sonnent moins ‘roots’ qu’avant, c’est sûr, mais qui, du coup, ont trouvé une pêche, une patate énorme. Bon, je vois d’ici quelques grincheux et nostalgiques qui diront que l’album tire vers un son plus FM que blues, mais n’est-ce pas là le signe d’une évolution et d’un renouveau, et de plus, proposé par un des maîtres du blues, à plus de 75 ans?
Comme un clin d’œil à ces éventuelles critiques, John Mayall a donné à son nouvel album un titre qui en dit long sur sa volonté de défendre, mais aussi de faire évoluer le blues. Le bonhomme ne se contente pas de son statut de légende vivante du blues blanc, mais en éternel artisan des douze mesures, il façonne le blues comme un charpentier son plus beau meuble, à la main, avec attention, et tout son cœur. Et c’est ce cœur là qui bat dans cet album, au travers de chansons comme ‘Nothing To Do With Love’, ‘Playing With A Losing Hand’ ou encore le perforant ‘How Far Down’. Respect, Monsieur Mayall.