Ohmphrey – Ohmphrey

Magna Carta – PR-9101-2
Rock
Depuis des lustres des alchimistes en herbe se triturent le cerveau pour changer l’eau en vin, le plomb en or, la rouille en poussière d’étoiles, la pluie en perles de culture. C’était sans compter sans les prêtres de OHM et de Umphrey’s McGee qui ont abouti à la fusion parfaite entre un acier dur à cœur et que seule une six cordes impériale pouvait égratigner et un béton tellement compacté qu’aucune rythmique marteau-piqueur n’avait pu entamer.
 
L’aboutissement de cette rencontre entre deux alchimistes de OHM et trois prêtres du Umphrey’s McGee est un cube parfait, aux quatre faces d’un rouge éternel, comme si le pavé restait en fusion permanente. Un pavé à double facette par côté, vous offrant ainsi 8 titres au punch inépuisable, 8 morceaux cent pour cent musical et sur lesquels les grattes s’envolent, ruent dans les brancards, décollent en flèche pour mieux redescendre en piqué, avec quadruple salto et triple saut périlleux arrière, avant de vous planter des banderilles là, sur les épaules.
 
Question de politesse, et parce qu’ils ont tous un talent à couper le souffle, faut que je vous dise que derrière ce nom de Ohmphrey (ça y est, vous avez saisi le pourquoi du comment du nom de ce combo? Yeahhhh….!) vous avez Robertino ‘Robby’ Pagliari à la basse, Chris Poland et Jake Cinninger aux guitares, Kris Myers à la batterie et Joel Cummins aux claviers.
 
Sur le CD, les claques s’enchaînent, et sur les huit titres proposés, trois ressortent du lot comme d’énormes ombres chinoises qui planeront à jamais sur l’univers de la guitare électrifiée: deux titres aux ambiances monstrueusement feutrées, le très beau ‘The Girl From Chi Town’ et l’exceptionnel ‘Denny’s By The Jail’, et comme coup de massue final, comme si tel devait être le coup de grâce d’une condamnation à la quatre cordes, ce ‘Shrooms ‘n Cheese’ où le rythme chamanique de la guitare basse vous envahira, vous clouera au mur de votre salon devenu cathédrale.
 
Et pour ceux qui aiment les envolées de clavier je vous recommande ‘The Girl From Chi Town’, où ‘magic’ Joel en épatera plus d’un avec le premier solo de ce titre, ouaté et perforant à la fois. Quand le soft devient ‘killer’: ça s’insinue dans le creux du rocher de votre inconscient et ça vous emporte comme un raz de marée, comme une tornade que vous n’avez pas vue venir. Et que dire de son intro sur ‘Lake Shore Drive’, si ce n’est que cet alchimiste sait, oui, changer les notes de son clavier en larmes d’étoiles.
 
L’ensemble de l’opus est percutant, rageur, mais plein de sensibilité et de vulnérabilité à la fois. Cela vous transporte, vous embarque, vous débarque, vous percute de plein fouet et vous transpose là où les alchimistes le veulent, en plein septième ciel.
 
Ohmphrey