Ry Cooder – I, Flathead

Nonesuch/Warner
Rock

On connaissait le Ry Cooder guitariste et le Ry Cooder compositeur, le Ry Cooder révélateur de talents cubains oubliés et le Ry Cooder arrangeur. Avec I, Flathead on découvre un Ry Cooder non seulement auteur-compositeur mais surtout ‘trilogiste’ (NDLR : terme ‘maison’ pour définir l’auteur d’une trilogie).

Après Chavez Ravine en 2005, puis My Name Is Buddy en 2007, Ry Cooder nous propose avec I, Flathead le troisième volet d’une trilogie dont le thème traité dans ce troisième ‘volume’ est celui d’un musicien, Kash Buk, et de son groupe (fictif), The Klowns, en errance-ballade dans la Californie de l’après-guerre. Dans cet opus Ry Cooder se fait miroir de ce dont l’Amérique est fière, mais aussi de ce qu’elle dissimule, ou préfère ne pas voir. Au travers de ses chansons Ry Cooder nous fait vivre de grandes courses de voitures au milieu du désert (ref. la superbe photo de la couv du livret), l’univers de parcs d’attractions tarabiscotés, la détresse d’indiens paumés, les magouilles et autres incroyables histoires ténébreuses et bien fumeuses. Et Ry Cooder sait vous captiver en racontant des histoires qui collent parfaitement à son jeu de guitare exceptionnel.

Musicalement, l’album forme un univers unique, homogène et qui mérite d’être écouté en continu, sans pause ni interruption. Vous l’écouterez en regardant les nuages de poussière se soulever au passage des bolides, vous baignerez dans un rock’n’roll brûlant de soleil et vous vibrerez au rythme de cette rumba qui fait irruption au milieu de ce roman musical.

Vous l’aurez compris, ce Ry Cooder là est unique
, et le bonhomme mérite indiscutablement un grand coup de chapeau pour non seulement cet album mais aussi les deux autres, les deux premiers chapitres de cette trilogie. Une trilogie à constituer et à posséder, en priorité.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris On The Move & Blues Magazine
Ry Cooder