Marilyn Crispell – Vignettes

Jazz

Est-ce la magie du prénom ou le projet de ces Vignettes ? Est-ce la beauté sonore de ce même prénom ou le désir de graver un opus façon itinéraire initiatique où alternent les teintes pastel de Grieg et Fauré ? Celle qui découvrit le jazz au travers de John Coltrane et Cecil Taylor vous propose ici un opus où se succèdent des pièces façon collage bordélique mais dont l’ensemble dévoile finalement un ensemble grandiose. Chaque titre est comme une touche de couleur qui captive, pour vous amener à admirer la palette complète. Parfois le touché s’étire, s’enroule, pour mieux vous envelopper, avant de repartir de plus belle, dans une suite de rythmes insaisissables. 

On retrouve tout au long de l’album cette vivacité, ce sens inné de la liberté qui caractérise le jeu de Marilyn Crispell. Ses doigts se promènent sur les blanches et les noires avec aisance, ingéniosité, rapidité et sensualité : c’est beau et envoûtant à la fois. Véritable perle artistique, ‘Valse triste’ vous captive et vous fait chavirer ; on frôle la perfection du sentiment virtuel partagé en totalité.
Est-ce le fait que la pianiste réside à Woodstock ? Du piano de Marilyn souffle ce vent de liberté et d’originalité qui me fait revenir en mémoire ce souffle intense qui émana du festival Pop et qui marqua les décennies suivantes. J’ose parier que les albums de Marilyn Crispell marqueront les décennies à venir.

Frankie Bluesy Pfeiffer
BLUES MAGAZINE©
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Marilyn Crispell