Sharrie Williams & The Wiseguys – Live at Bay-Car Blues Festival

CCR Productions – Crosscut records
Blues

Il fallait bien que ça m’arrive : je fus sur le cul après les premières 7 minutes et demi, sur le cul après le premier titre, un rageur Tell Mama, sur le cul après cette entrée en matière de Madame Sharrie Williams et ses Wiseguys. Pour ceux qui comme moi avaient eu le plaisir, l’honneur et le bonheur d’assister au concert de la Miss ce fameux 28 avril 2006 au non moins fameux et désormais incontournable Bay-Car Blues Festival à Grande Synthe, nous savions que nous avions assisté cette nuit-là à un grand moment, mais là, franchement, le CD nous confirme que le concert fut (et restera, oh magie du CD !) un des grands moments live de 2006. 

Pour ceux qui feront la soupe à la grimace en râlant parce que je fais encore l’éloge d’une chanteuse noire, je leur demande simplement de se passer et repasser en boucle le second titre, Big Fall, et là, Messieurs, vous en prendrez plein la tronche des soli de gratte incisifs et foudroyants signés Lars Kutscke. Et si cela ne vous suffit pas, alors passez au titre suivant, How Much Can A Woman Take, où la six cordes vient survoler, caresser de longues nappes de clavier étirées par Pietro Taucher. Le son est magistral, limpide, carré,…énorme, et si des frissons de plaisir ne viennent pas chatouiller votre ossature dorsale c’est que vous devez changer de colonne vertébrale, et d’urgence. Avec Power, la Sharrie n’hésite pas à vous embarquer avec elle, à vous saisir au ventre, à vous embarquer là où le chant est plus intense, plus profond encore. La rythmique est d’enfer, avec un monstrueux Marco Franco à la basse et un explosif Larrice Byrd aux fûts.
 
Tout semble couler de source, mais d’une source de feu qui emporte tout sur son passage : à preuve, ce Hard Drivin’ Woman avec moult riffs pour aller au principal, à l’essentiel, un blues qui arrache, et qui vous y attache. Attachante, elle le fut aussi, cette invitée surprise du nom de Robin Rogers et qui accompagne Sharrie sur les deux derniers titres, au chant et à l’harmonica. Attachante car la belle et blonde Robin a ce grain de voix douce qui vous fait fondre, vous emballe, vous embobine et vous fait monter les larmes aux yeux ; attachante aussi parce qu’elle sait apporter avec discrétion (et présence, à la fois !) un contrepoids vocal qui rend Sharrie encore plus star que star, et rien que pour ces deux titres là, Just You And Me et Travellin’, vous vous devez de posséder ce somptueux CD. Un bon, un très bon live, une commémoration !

 

Frankie Bluesy Pfeiffer
BLUES MAGAZINE©
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Sharrie Williams & The Wiseguys