Josh Boyd & The V.I.P. Band

Rock

Bon, je vais vite commencer par donner raison aux mauvais coucheurs et aux grincheux qui diront que le livret n’est pas un vrai livret (hé oui, c’est juste un recto-verso et, en prime, avec juste deux aquarelles, une par face, et sans un commentaire… !), qu’aucune info ne figure au dos de la pochette (à l’exception du titre des 10 morceaux joués, et encore, sans le temps de chacun d’eux… !), mais vite, vite, je passe à l’essentiel : la musique, la vraie, la zik de zik, celle que Josh vous injecte dans les veines, dans les neurones, dans chaque poil qui se dresse à l’écoute de ces titres qui vous font vaciller de bonheur, comme cette superbe interprétation de ‘I Don’t Wanta’ Think About It’ ou ce magistral ‘My Guitar Gently Weeps’ qui donne à cette chanson du plus discret des Beatles un punch exceptionnel.

Il est vrai que ce Josh là n’est pas du style manchot et que la six cordes, il ne la joue pas, non, il la vit. Facile, diront les grincheux, quand on est né dans une famille qui baigne dans la musique (et moi j’en connais qui sont nés dedans, avec de la zik jusqu’au cou, et qui s’en sortent comme des manches… !) et où on touche à sa première guitare sèche à trois ans avant de passer à l’électrique à 12 et d’aligner ses premiers concerts à 14. Son influence, Josh l’avoue sans détours, est celle des bluesmen blancs et ‘guitar heroes’ qui ont revisité le blues : Peter Green, Jeff Beck, Jimmy Page et Eric Clapton. Une influence qui teinte le jeu de guitare de Josh et lui donne ce son de ‘feu’, cette marque des gratteux qui peuvent faire basculer en un solo tout un stade comme le plus petit des juke joint. Après les longues envolées sur ‘What’s Turning You On’, vous en prendrez plein la tronche sur ‘You Make Me Feel So Damn Good’: tout y est énergie brute, explosive, sans vernis superflu. Josh y est magistral, fidèle au talent du ‘mercenaire’ qu’il était lorsqu’il accompagnait Rick Derringer, ou Edgar et Johnny Winter.
 
Un grand, un très grand album de blues-rock que vous n’êtes pas prêt de ranger (entre Clapton et Johnny Winter) tant vous l’écouterez,…jusqu’à le faire acheter par vos voisins car un opus de ce calibre s’écoute à fond, fenêtres ouvertes. Et pour que les grincheux de tous poils en aient encore à dire et redire, envoyez la cavalerie avec ‘Funky Popstand’ avant de vous les mettre dans la poche avec une superbe interprétation de ‘Down On The East Side’. Sûr de sûr, un grand, un très grand album de rock & de blues.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer
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Josh Boyd