ZED MITCHELL – Route 69

Z Records / TimeZone
Blues-Rock
ZED MITCHELL - Route 69

Né à Belgrade en 1951, le guitariste, chanteur, producteur et songwriter Zed Mitchell (c’est un pseudo bien sûr, comme pour notre Schmoll national, Eddy Mitchell) débuta sa carrière de musicien professionnel en 1970, en y créant sa propre école de guitare rock. Relocalisé en Allemagne, il propose son huitième album solo en treize ans (certains de ses prédécesseurs avaient pour titres transcontinentaux “Winter In Amsterdam”, “Autumn In Berlin”, “Springtime In Paris”, “Summer In L.A.”, ainsi que “Game Is On” et “Wow”), tandis qu’il participa, en tant que session man, à plus d’une vingtaine d’enregistrements d’artistes aussi divers que Tina Turner, Phil Collins et Natalie Cole, et tourna avec des pointures telles que B.B. King, Santana, Joe Cocker, Ian Gillan et Focus, ainsi que la pop-star italienne Eros Ramazotti et son équivalent teuton, Udo Lindenberg. Le titre de son dernier opus en date se réfère bien entendu à l’âge qu’il atteignit lors de sa captation, l’an dernier. Le rock & blues mogul Pete Feenstra prodigue les lyrics de quatre des douze plages, et hormis son propre rejeton Todor Manojlovic à la seconde guitare (on comprend mieux le choix d’un pseudonyme), Zed assume ici pratiquement toutes les parties instrumentales, hormis la batterie (où officie David Hayes) et quelques ponctuelles contributions de sax et de claviers. Sous des atours radio-friendly flirtant parfois ouvertement avec le yacht-rock (“Freedom Trail”, “From My Dreams”), on entend toutefois poindre un sérieux aperçu de ce que ce lascar conserve sous le pied. Un peu comme si les grands Jeff Beck, Robin Trower et Chris Spedding passaient émarger leurs points retraite derrière Chris Rea ou Dire Straits (“By Sundown You’ll Be Gone”, “The Girl That Broke Your Heart”, “Is This Life?”, “Blue In Your Eyes”, “Life Will Always Find You”), ou si le fantôme de J.J. Cale pointait la tête par dessus la console (le cotonneux et jazzy à souhait “Midnight Melody”, avec son orgue soyeux et les balais subtils de Hayes). Un album d’une trompeuse superficialité, recelant davantage de profondeur qu’il n’y paraît, et qui ravira autant les amateurs de blues-rock FM que ceux de guitare électrique virtuose, mais bien tempérée. Comme en témoignent des perles comme “I’m Still Waiting”, “I Don’t Know” et “Fake”, si vous avez goûté la première phase de la carrière solo d’un Peter Green (circa “In The Skies” et “Little Dreamer”), ce disque devrait vous plaire.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 16th 2021

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Zed Mitchell Album Route 69 (2021):