Indie Pop

Un ami, auquel je signalais récemment l’impressionnante quantité de nouveautés dont nous gratifie l’Australie ces temps-ci, me répliqua (non sans malice) que cela ne présentait rien de surprenant, puisque selon lui, ce continent accusait depuis toujours plusieurs décennies de retard sur le reste du monde civilisé… Sentence aussi injuste que caricaturale: en 66, les Easybeats ne célébraient pas Bing Crosby que je sache, non plus que les Saints le skiffle, dix ans plus tard. Et l’on pourrait énumérer encore ainsi une pleine brassée de contre-exemples, depuis Angel City jusqu’à Radio Birdman, Split Enz et aux Go-Betweens… Il n’empêche que WOODLOCK, ce trio issu de Melbourne (et comprenant deux frères, comme AC/DC), affiche nombre de références à un passé obstinément récurrent, entre Simon & Garfunkel et Cat Stevens (“In Your Mothers Arms”, “Start Again”, “Friends”), Poco et les Eagles (“Normal”) et leurs hérauts locaux de naguère, Midnight Oil (“Collateral”, “Superhero”). Après trois albums depuis 2013, cet extended E.P. en annonce sans doute un nouveau pour les semaines à venir. Ce n’est en tout cas pas avec ces six titres (certes sympathiques) que je vais river le clou à mon ami, car il n’est sans doute pas si aisé de faire table rase du passé, de nos jours…

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 4th 2020