ED MOTTA – Criterion Of The Senses

Membran / Sony
Soul Jazz

Le 3 septembre 2017, ça n’a pas du être précisément la fête à Rio. Du moins chez son pape de la funky-fusion, le gargantuesque Ed MOTTA. La raison en est simple: c’est ce jour là que s’éteignit la moitié conceptuelle et créative de Steely Dan, Walter Becker. Et pour quelqu’un comme Ed MOTTA (qui rêvait depuis toujours de devenir Steely Dan à lui tout seul), le coup dût être rude à encaisser. À preuve, ces “Lost Connection To Prague”, “Novice Never Noticed” et “The Required Dress Code” ici présents dénotent plus que jamais l’influence prégnante du duo misanthrope le plus fameux de l’AOR (Adult Oriented Rock). La palme revient dans ce registre à “XI In Text”, qui exsude son “Black Cow” à pleines mamelles, que ce soit sur le plan sonore (la guitare de Thiago Arruda y épousant les accents d’un Dean Parks), ou sur celui des lyrics. Quelque part entre “Aja”, “Gaucho” et le “Royal Scam”, le gros Ed trouve moyen de glisser encore et toujours ses propres références à Stevie Wonder (“Sweetest Berry”) et Joe Jackson (“The Tiki’s Broken There”), cédant occasionnellement le Fender Rhodes et le Wurlitzer à un certain Glauton Campello. À l’arrivée, un album hautement inspiré (même si c’est par d’autres), qui ravira les amateurs mal sevrés des créateurs de “Deacon Blues”. Et ce, en dépit d’un inopiné “Shoulder Pads” final au riff très stonien (pas de ça dans notre lounge, m’enfin!).

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PS: Et comme me le précise Frankie, notre rédacteur en chef et grand collectionneur de vinyles, Ed MOTTA est un des plus grands collectionneurs de vinyles au monde.

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Il semblerait que ce quatorzième album du chanteur/ compositeur/ musicien et producteur brésilien soit aussi en réalité une affaire de famille, puisque c’est Madame qui s’est chargé des illustrations qui accompagnent la cover et le livret, elle qui est une célèbre auteure de bandes dessinées au Brésil ainsi qu’artiste musicienne. Ed MOTTA est, lui aussi, un artiste fameux et réputé qui propose sa musique depuis déjà de nombreuses années, mais l’envie a pris à quelques personnes éclairées de le faire (enfin!) connaître sur le vieux continent. Excellente intiative, puisqu’il s’est révélé à nous de manière éclatante avec son album AOR en 2013, et par ses premiers concerts au New Morning. La suite arrive aujourd’hui et c’est toujours aussi bon. Ed MOTTA chante toujours sur ses rythmes funky/ soul/ rocky brésiliens, mais il joue également du Fender Rhodes, de la clarinette Hohner, de la guitare, des bongos et des percussions ainsi que du synthétiseur. En deux mots, un artiste complet… et un grand amateur de vinyles puisqu’il en a tapissé tous les murs du sous-sol de sa grande demeure. Ed MOTTA est également un artiste passionné qui va au bout de ce qui l’intéresse, mais qui sait faire fi de ce qui l’embarrasse. Il n’a pas le permis de conduire (hé oui, il y a encore des êtres qui ne sentent pas obligés de céder à une obligation de conduire leur propre véhicule) et il va chercher son pain en taxi, mais quand il s’agit de musique il se fait construire un studio et chez lui pour nous transmettre le plus fidèlement possible les différentes facettes de son univers qui mérite tant d’être connu et reconnu!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

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Ed MOTTA sera en concert au New Morning, à Paris, le 30 Octobre 2018.
Réservations en ligne ICI sur le site du New Morning

“La légende de la soul brésilienne revient pour une session jazz-funk au clavier de son Fender Rhodes, avec toujours cette voix de colosse très suave, qui continue de swinguer avec un paquet de charme sur les ballades paisibles et lumineuses.” – Anne Berthod, Télérama

“Das Schwergewicht präsentiert sein neues Album „Criterion of the Senses“, Nachfolger “des besten Steely-Dan-Albums, das nicht von Steely Dan selbst stammt.” – Die Welt (Allemagne)

Ed MOTTA, à découvrir également sur le site de nos amis allemands de F-Cat Productions GmbH, ICI
et sur le site des amis japonais de notre rédacteur en chef, le Record Shop MERURIDO, ICI