Rock

Depuis l’orée des années 70 (avec les Francs-Comtois de Ange), on savait la région Alsace prolixe en hommes des bois. Des types francs du collier, assumant leur pilosité, et souvent vêtus d’épaisses chemises à carreaux. N’en déplaise aux amateurs de clichés, la similitude avec ILL RIVER s’arrête là. Bien qu’eux aussi originaires de cette partie orientale de l’Hexagone, ces cinq lascars ne présentent en effet guère en commun avec la bande des frères Decamps. Chez eux, la mythologie médiévale cède davantage le pas à celle de l’Ouest américain. Pas celui de l’âge d’or du western, non. Plutôt celui des grands espaces, et de la jungle urbaine adjacente. “Celebration” renvoie ainsi aux premiers efforts d’Aerosmith (avec une touche Led Zep circa “Dancing Days”), et la plage titulaire au Steely Dan des tout débuts, quand son talent s’exerçait autant sur le plan des arrangements que de la virtuosité des harmonies. “Better”, “A While” et l’hymne “Get It Right” confirment les aptitudes pop révélées par leur excellent premier album paru l’an dernier. Avec la paire Cary T Brown (chant) et Stéphane Bonacci (lead guitar mélodique à souhait), le quintette recèle des atouts majeurs que la section rythmique et le Hammond B3 de Manu Boch s’emploient constamment à valoriser (ce dernier ne répugnant pas à évoquer furtivement le Al Kooper de “Like a Rolling Stone”). Car davantage qu’un simple tremplin pour egos bravaches, ILL RIVER s’avère plus que jamais l’œuvre d’un collectif, soudé et au service de son art. Les Américains ont eu Kings Of Leon, les Black Crowes et Buffalo Killers. Nous autres, Frenchies, avons enfin droit à ILL RIVER: à l’Est, du nouveau!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

Kronik de leur premier album, “A Tale To Tell”, est à retrouver sur PARIS-MOVE: ICI
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