BLUES EATERS – Night Ridin’ Daddy

LME Records
Jump - Swing

Depuis leur précédent album (le déjà prometteur “What’s New ?”), le line-up des BLUES EATERS a changé. L’un de leurs guitaristes est parti vers de nouvelles aventures, et leur bassiste en a fait autant. Pour nombre de formations, c’est l’épreuve de vérité. Mais pour Norman Rosaia, leur guitariste-chanteur leader, ce n’est qu’un nouveau défi à relever. Il est en effet l’un des musiciens les plus déterminés de notre Hexagone, et par bonheur il conserve l’un de ses meilleurs soutiens en la personne de Sébastien Courti. L’équivalent français de grands batteurs de jump-blues contemporains tels que Jimi Bott (Mighty Flyers, T-Birds), Martin Deegan (Paul Lamb) ou le regretté Richard Innes (Hollywood Fats, Mannish Boys), rien moins. Pour preuve, c’est sa signature rythmique qui ouvre le ban, au fil de l’instrumental déchaîné “Stompin’ Stuff”. Et l’on se rassure d’emblée: les deux nouvelles recrues (Jonathan Nosalik, guitare, et Olivier Jacqueline, basse) sont pleinement à la hauteur de l’enjeu. Car loin de se laisser abattre, les BLUES EATERS franchissent cette fois encore un nouveau palier: chacun des douze titres de ce CD est un original de leur propre composition. Ne laissant rien au hasard, la prise de son et le mastering sont remarquables. Avec une science consommée du placement, le mixage distingue chaque instrument dans toute son évidence. Jusqu’à la pochette, qui prévient que ces Messieurs ne sont pas venus pour plaisanter… Tout ceci serait vain si le contenu n’était pas au rendez-vous, mais sur ce plan non plus, nos gaillards ne s’en laissent pas conter. Outre Tiny Grimes, B.B. King et Jimmy Nolen, Norman apprécie aussi Brian Setzer, c’est patent sur l’empressé “Wandering Soul”, ainsi que sur “Still The Same”. Sensible au sort des migrants, il appose ensuite une slide bien swamp à “Outcast” (et y embouche aussi son harmonica). Est-ce dû au nœud papillon qu’il arbore? Il chante ici mieux que jamais, se permettant même quelques accents de crooner. Le souci de varier les styles et les climats est constant. Du Texas-shuffle au second-line néo-orléanais, et du Tex-Mex au swing, les BLUES EATERS vous entraînent avec brio sur le roller-coaster de leur repertoire, et font mieux que transformer l’essai: les voici désormais en première division.
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Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder
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