Americana

Flanqués du multi-instrumentiste Jano Rix, les frères Christopher et Oliver Wood délivrent leur septième album studio à ce jour. Que le lowdown laid-back funk de la plage d’ouverture (“Alabaster”) renvoie presque autant au regretté Johnny Guitar Watson qu’à Leon Russell et Dr. John en dit long sur l’évolution du trio. Lo-fi au possible, “Little Bit Sweet” et “Jitterbug Love” renvoient pour leur part au “Workingman’s Dead” de la bande à Garcia: à équidistance du bluegrass et du country blues, soit au crossroad where it all began. Initialement signé sur le label jazz Blue Note (qui doit sa prospérité à Norah Jones), le trio s’est ensuite relocalisé à Nashville, d’où il explore plus profondément encore son hérédité entre The Band (“Cry For Nothing”, “Satisfied”), les premiers Little Feat (“Little Bit Broken”, “Little Blue”, “A Dream’s Dream”) et The Gourds (“The One I Love”). N’hésitant pas à en emprunter les rythmes mandingues au passage, la slide furibarde d’Oliver Wood tutoie sans complexe celle de John Butler (“Don’t Think About My Death”). En dix originaux gorgés de groovy-roots jusqu’aux amygadles, nos trois lascars confirment s’il en était besoin la place de choix qu’ils occupent de plein droit dans l’americana contemporaine. Recommandé sans restriction à tout amateur sincère de southern flavours.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 2nd 2019