The Paradise Bangkok Molam International

Studio Lam/Bertus
World Music

Amateurs de krautrock en général – et de Can en particulier – alerte ! Les rythmiques aussi funky qu’hypnotiques de cette formation majeure (associées à l’éclectisme exotique qui la caractérisait) trouvent un étonnant prolongement dans la musique de cet étrange combo thaïlandais. Que ce soit au fil du dansant “Mor Rhythm Mor Khaen”, ou de la première partie de la “Studio Lam Suite” (un Piedmont blues acoustique et déstructuré façon “Delivrance”!), on est ici constamment surpris et bousculé, comme dans l’oeuvre originale de la formation de Cologne (dont nombre de plages rappellent ici les fameux “E.F.S.”). Si expérimentation sonore et prédominance du rythme font à nouveau ici bon ménage, on est toutefois à mille lieues de tout cousinage électro: ce sont bien une vraie basse (organique et sensuelle) et une vraie batterie (assortie de percussions diverses) qui mènent l’affaire. D’où ce parfum récurrent de “Mother Sky” (morceau de bravoure hypno-psychédélique, dont Can gratifia en son temps la B.O. du film “Deep End”) qui accompagne parfois des plages aussi tendues que le fulgurant “Soi 51”. Nul doute qu’Holger Czukay, Irmin Schmidt et Jaki Liebezeit (les rescapés de l’aventure Can) sauront adouber ces héritiers, aussi dignes qu’inattendus.

 

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico & BluesBoarder

 

The Paradise Bangkok Molan