The Doors – Feast Of Friends

Rock

Longtemps mythique, ce rockumentaire (le seul réellement cautionné par les Doors de leur vivant) n’avait jusqu’à nos jours que peu circulé en dehors du circuit dit “parallèle”. Et pour cause: il demeure inachevé. Le comment du pourquoi réside essentiellement dans les tribulations du groupe vers la fin de son tournage. Morrison ayant été accusé d’avoir exhibé son ding-a-ling à Miami le 2 mars 69, le groupe se trouva banni de la plupart des scènes U.S., et dès lors contraint de restreindre son champ d’action. Ami personnel de Jim, le cinéaste Paul Ferrara parvint néanmoins à lui soutirer de quoi proposer une version “montée” de ce qui n’était encore alors qu’un “work-in-progress”. Hormis sa présentation lors de quelques ciné-festivals à l’orée des seventies (Atlanta, San Francisco), le film demeurait une espèce de Graal pour les fans des Doors (un peu comme “Let It Be” pour ceux des quatre de Liverpool). Autant prévenir de suite: en dépit d’un remarquable travail de restauration, il n’offre au demeurant guère à s’extasier. En cause, ses meilleures séquences, qui furent allègrement pillées et utilisées depuis leur captation (notamment au fil du “When You’re Strange” de Tom Dicillo, en 2010). Alors, arnaque? Pas si vite. En l’occurrence, ce DVD/Blu-ray se rachète par ses extras. Le “Feast Of Friends – Encore” (quasiment de la même longueur que le court métrage initial…!) présente plus d’une demi-heure de VRAIES images inédites (dont celles, plus que poignantes, de l’enregistrement studio de “Wild Child”). Quant au docu TV britannique “The Doors are Open” (consacré à leur passage à la fameuse Roundhouse londonienne, l’une des rares versions filmées live de “Spanish Caravan”), ainsi que la captation de “The End” à Toronto en 67 (le tout augmenté d’interviews de Densmore, Krieger et Manzarek), ils justifieront aisément l’intérêt des fans.

Patrick Dallongeville
Paris-Move

The Doors