Mahalia Barnes & The Soul Mates – Ooh Yea / The Betty Davis Songbook

Mascot/Provogue
Jazz

Assurément, Betty Davis était un cas. Sans doute la seule personne au monde à avoir su tenir tête à son dictateur de mari (Miles Davis), elle eut, durant la brève année de leur idylle, une influence déterminante sur celui-ci. C’est elle qui l’initia aux innovations que Jimi Hendrix, Sly Stone et James Brown apportaient alors à la musique black. Et c’est encore à elle que s’adressait le fameux “Bitches Brew” qui révolutionna le jazz à l’aube des seventies, avant que Miles n’annonce leur divorce en plaidant que sa jeune épouse était “trop wild pour lui” (diantre). Tandis qu’Aretha Franklin et Diana Ross se disputaient le titre de “Lady Soul”, la sauvage Betty Davis ne revendiquait pour sa part que le titre suprême de “bitch” en chef. Non contente de fusionner le funk avec le heavy-rock de son temps, elle éructait en outre des obscénités telles que “Si j’ai du bol, je conclurai ce soir”, ou encore ‘Est-ce de l’amour, ou juste du désir”?
Interdite d’antenne sur les radios black (dirigées par des prédicateurs coincés) et blanches (protégez nos enfants de cette luxure), elle ne rendit les armes qu’après une bordée d’albums salaces où s’illustrait (entre autres) la section rythmique de Sly & The Family Stone. Quarante ans plus tard, Mahalia Barnes débauche rien moins que Joe Bonamassa pour un hommage à cette furieuse comète, qui fit autant pour la cause des femmes que Virginie Despentes. Elle ne verse à son tour pas dans la dentelle: en douze titres triés sur le porte-jarretelles, la donzelle reprend les choses là où son aînée les avait laissées (soit partout, sauf dans la chambre à coucher), et ce mix à haute tension de funk électrique ne laisse nulle place à l’ambiguité. Cornaqué par cette mama de tempérament, Bonamassa ne livre ici que l’essentiel, et chacun de ses soli fuse comme un cocktail-molotov. Pour l’anecdote, Mahalia (dont les feulements feraient passer Tina Turner pour une nonne, et Madonna pour ce qu’elle est) n’est autre que la propre fille de Jimmy Barnes (ex-chanteur de Cold Chisel) – bon sang ne saurait mentir…

Patrick Dallongeville
Paris-Move

 

On sait que Mr Kevin Shirley n’a pas l’habitude de produire de la nioniotte! Et on comprend assez rapidement que la ravissante Mahalia n’est autre que la fille de Mr Barnes Jimmy, de son vrai nom James Dixon Swan et qui, avec 14 ‘Australian Top 40’ albums avec son groupe Cold Chisel et 13 albums solos classés dans les charts font de lui le Rocker australien le plus honoré de tout le continent! On se dit alors qu’il n’est pas surprenant que la digne jeune fille de son père ait du talent à revendre. Ce qu’elle réussit brillamment à démontrer le long des 12 plages de cet album. Il faut dire qu’après avoir fait partie d’une formation qui comprenait quatre enfants Barnes, quatre disques, chanté en solo, deux EP et un album, puis avoir enregistré deux CD avec son père et un avec Prinnie, son CV allait tenir la route! Pour la seconde fois depuis 2008, elle convoque ses Soul Mates, Franco Raggatt à la guitare, Clayton Doley à l’orgue et au piano, Lachlan Doley aux autres claviers et au Fender Rhodes, Ben Rodgers à la basse, David Hibbard à la batterie et Yanya Boston au congas, plus 3 choristes, pour reprendre douze compositions de Mme Beety Davis, épouse de Miles Davis, en compagnie de Joe Bonamassa.
L’album a été enregistré dans les conditions du direct en trois jours au Freight Train Studios de Sydney, en Australie. Il est réalise par J&R Adventures, le label indépendant fondé par Joe Bonamassa et son fidèle manager et partenaire Roy Weisman. L’occasion de consacrer une pensée respectueuse à la grande Dame que fut l’épouse du très grand Miles! Et de commencer l’année en écoutant quelque chose de vraiment bon!

Mahalia Barnes