Soul

Pour paraphraser le regretté René Goscinny à propos de Cléopâtre, “si elle avait porté des lunettes, la face du monde en eût été changée”. Assumant désormais publiquement sa presbytie, Laura Rain est en effet en passe d’accéder au rang envié de binoclarde la plus sexy de ce côté du monde libre. Sa première incursion en nos contrées nous avait donné l’occasion de découvrir ses trois premiers albums où, déjà flanquée du guitariste George Friend, elle délivrait une soul millésimée. Ce dernier désormais devenu officiellement son époux légitime, il faut croire que la grossesse lui réussit puisqu’elle a quasiment accouché simultanément du premier de leurs héritiers et de ce disque! Si la touche southern soul façon Hi perdure, section de cuivres et Hammond B3 à l’appui (“Don’t Lose Your Way”, “Learning The Hard Way” ou encore la plage éponyme), “Maybe We Can Make Things Happen” et “Upstream” doivent quant à elles beaucoup aux trouvailles de Sly Stone période “Fresh” (clavinet à l’appui). Le killer slow “Tear Dow These Walls” achèvera tout amateur de rhythm n’ blues quelque peu averti, tandis que “What Kind Of Love Is This” titillera favorablement ceux des Supremes. Bref, un album au charme certes quelque peu rétro, mais ne se départissant cependant pas d’une réelle créativité. Comme de coutume, le couple a composé l’intégralité des dix plages ici proposées, et Mr Friend produit l’ensemble en veillant à sertir sa perle dans l’écrin le plus approprié. Félicitations au papa et à la jeune maman: voici sans doute leur plus belle réussite (artistique) à ce jour.
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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