JOHN MELLENCAMP – Plain Spoken: From The Chicago Theatre

Eagle Rock / Universal
Rock

En quarante ans de carrière et près de 25 albums, John Mellencamp a été nominé pas moins de 13 fois aux Grammy Awards (et en a même remporté un). On ne compte plus ses semaines de présence au sommet du Billboard, ses disques se sont écoulés par containers entiers, et il sera introduit le 14 juin prochain au prestigieux Songwriters’ Hall Of Fame. La route ne fut toutefois pas pavée de roses pour cet enfant de prolos de l’Indiana, et c’est sans doute ce qui perpétue son ancrage dans le cœur de ses compatriotes. Car comme Johnny Cash, Woody Guthrie et Bruce Springsteen, John Mellencamp est la voix de l’Amérique profonde et laborieuse. Pas celle que prétend incarner un certain Donald qui, tout en se réclamant des laissés pour compte, continue de privilégier les valeurs du CAC 40. Celui qu’un manager véreux bâptisa à ses débuts John Cougar n’a jamais eu de cesse de célébrer les joies et les vicissitudes de la classe moyenne: les surprises-parties, le surendettement, les ruptures familiales, la parentalité, l’espoir et la peur du lendemain. À 65 ans passés, c’est à la tête de son gang de killers sapés en clergymen qu’il livra en octobre 2016 ce concert d’anthologie sur la scène d’un Chicago Theatre bondé. Il y brosse avec ferveur une rétrospective sélective de sa carrière, tout en faisant la part belle aux extraits de son dernier album en date. Son accoutrement de clerc de notaire ne trompe personne: c’est bien la même petite gouape qui aboie ses textes sans filtre. L’âge lui confère désormais le charisme de James Cagney, et qu’il reprenne le “Stones In My Passway” de Robert Johnson, ou incarne l’alcoolo qu’il n’est plus dans son “The Full Catastrophe” (digne de Tom Waits, avec simple accompagnement piano), il demeure assurément on top of his game. Carlene Carter vient en pousser une en guest sur “My Soul’s Got Wings”, et son band (comprenant la rock machine Dane Clark aux drums, et la sidérante Miriam Sturm au violon) embrasse toute la palette de l’héritage populaire américain: de la country au folk, et du zydeco au rhythm n’ blues. Et si en définitive, le véritable boss, c’était lui, John Mellencamp…?

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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Il est tellement associé à l’Americana, au Rock, au Blues et à la musique américaine en général, que l’on en oublie presque qu’il existe encore, qu’il sort des disques et qu’il tourne toujours. Et cet album concert Live CD/DVD vient nous le rappeler! Ici, John Mellencamp vous offre sur un plateau 16 titres interprétés en direct de Chicago qui font vibrer à nouveau les mélodies et morceaux composés par ce talentueux rocker. Celui qui se faisait appeler au début de sa carrière John Cougar Mellencamp est devenu tout simplement John Mellencamp au fil de ses 24 albums. Et la setlist du show enregistré Live mêle intelligemment les compositions anciennes devenues désormais des morceaux cultes du Rock’n’ Roll américain, et les plus récentes. Les reprises d’opus enregistrés entre 1985 et 2017, “Uh Huh” en 1983, “Scarecrow” en 1985, “The Lonesome Jubilee” en 1987, “Big Daddy” en 1989, “Mr Happy Go Lucky” en 1996, “Trouble No More” en 2003, “Life, Death, Love And Freedom” en 2008, “Plain Spoken” en 2014 et “Sad Clowns and Hillbillies” en 2017 font de cette galette un Best Of collector… que l’on se doit de posséder impérativement!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)