Beth Hart & Joe Bonamassa – Seesaw

Provogue
Blues

‘Dans les sabots de la pauvre Hélène, dans les sabots crottés, moi j’ai trouvé les pieds d’une Reine et je les ai gardés…’. Voilà la réflexion que je me suis fait à la réception du dernier disque du couple Beth Hart-Joe Bonamassa. Car pourquoi une telle pépite n’a-t-elle pas été davantage mise en valeur par une présentation, cover et photos comprises, qui correspondent aux trésors que contient l’album? Totalement incompréhensible, à moins que l’on ait voulu fournir un sujet aux philosophes en herbe ou aux bacheliers sur la manière de vendre du bon dans du moche, et démontrer que ‘contenant’ et ‘contenu’ sont deux choses complètement différentes! On voudrait que les amateurs de bonne musique n’achètent plus de CD ou de vinyle qu’on ne s’y prendrait pas autrement! Ou bien est-ce pour figurer dans le Top Ten des cover les plus moches de l’histoire du disque? Déjà que les prestations de Beth Hart dans l’hexagone, ces derniers mois, avaient laissé des publics sans voix, la sortie du nouvel opus va les achever tant l’intensité émotionnelle qui en émane, est puissante. On ne parle même plus de chanter avec tout son coeur et toute son âme, puisque c’est tout ce qu’ils contiennent qui s’exprime ici!
Terrassé après la première écoute, on écoute l’album en boucle, sans vraiment comprendre ce qui nous arrive. Le déluge émotionnel qui nous tombe dessus est tel qu’il est difficile d’exprimer tout ce qui nous passe par la tête. Même les mots sont difficiles à trouver.

Deux années se sont écoulées depuis la sortie de ‘Don’t Explain’, première collaboration artistique entre ces deux personnages que sont Beth Hart et Joe Bonamassa. Et voilà que rentrent en studio les mêmes musiciens pour graver ce nouvel album: Anton Fig à la batterie et aux percussions, Carmine Rojas à la basse, Blondie Chaplin à la guitare rythmique, Arlan Schierbaum à l’orgue et au piano, Lee Thornberg à la trompette et au trombone et Ron Dziubla aux saxophones.
C’est à trois qu’ils ont choisi les morceaux qui allaient être joués: Beth, Joe et Kevin Shirley, le diabolique producteur et ingé son de Joe. Billie Holiday a composé la première et la dernière chanson du disque, ‘Them There Eyes’ et ‘Strange Fruit’, la deuxième, ‘Close To My Fire’ est une reprise d’un titre de Slackwax, le ‘Nutbush City Limits’ est de Tina Turner, le ‘I Love You More Than You II Ever Know’ de Donna Hathaway, ‘Can I Let Go’ de Lucinda Williams, alors que ‘Miss Lady’ est la seule chanson composée par un homme, Buddy Miles, ‘If I Tell You I Love You’ est signée Melody Gardot tandis que les deux morceaux suivants, ‘Rhymes’ et ‘A Sunday Kind Of Love’, sont d’Etta James, et ‘Seesaw’ d’Aretha Franklin. De grandes chansons écrites par de grands artistes et interprétées ici par une autre grande artiste.

Ne cherchez plus le disque de l’année, il est tout trouvé!