Première halte, au Sunside, où le Aldo Romano Quartet invitait le pianiste Claude Avitabile, le contrebassiste Henri Texier et la chanteuse Elise Caron pour un hommage en musique et en chansons à Boris Vian.

Virtuose de la caisse claire et du charleston, le batteur Aldo Romano a eu le bonheur de côtoyer Boris Vian dans les caves de St Germain des Prés avant de traverser avec brio toutes les époques depuis ces folles années du jazz à Paris.

Cinquante ans après la mort de Boris Vian, qui d’autre qu’Aldo Romano pouvait donner plus bel hommage au trompettiste-auteur-chanteur Boris Vian, à l’auteur du ‘Déserteur’ et qui aurait sans doute fort apprécié la version de ‘J’suis Snob’ chantée par Elise Caron, de même que cette vibrante interprétation de ‘Fais-moi mal, Johnny’, une chanson écrite par Boris Vian et Magali Noël suite à l’écoute de quelques disques de rock’n’roll que Michel Legrand avait rapportés des USA, en mai 1956.

Un Boris Vian qui avait su faire sourire de tout, même de sa mort. En effet, au cimetière de Ville-d'Avray où il devait être enterré, les employés des pompes funèbres étaient en grève et ce furent ses amis qui durent eux-mêmes mettre le cercueil en terre.

 

Notre seconde étape nous mena au Baiser Salé où le Alex Francfort Quartet rendait hommage à Claude Nougaro, sans doute le chanteur français qui sut mieux que quiconque mélanger le jazz à la bossa-nova, aux rythmes jamaïcains et au rock’n’roll tout en gardant dans la voix cette vibration intense qu’ont les habitants de la ville rose.

Pour cet hommage plein d’émotion, Alex Francfort, pianiste et compositeur des Gibson’s Brothers joua aux côtés du percussionniste François Constantin, musicien d’autant plus concerné par cet hommage que c’est son père, Jean Constantin, qui composa ‘Les pantoufles à Papa’, premier tube de Claude Nougaro. Un hommage qui swingua sur fond de rythmique solide et souple comme il fallait, avec Yoann Schmidt à la batterie et Sébastien Jimenez à la basse.

 

Troisième et dernière étape de cette rue du jazz, l’hommage rendu à ‘Gainsbourg and all that stuff’ par Con Soul & Sax + Kicca, une voix féminine dont on commence à parler de plus dans le réseau des clubs jazzy branchés. Une voix, m’avait-on dit, mais aussi une présence, et que pouvait-on espérer de mieux pour rendre hommage à Gainsbourg qu’une ‘présence’…

 

C’est donc au Duc des Lombards que nous avons croisé la route d’un p’tit bout de femme pas plus haute que trois pommes mais à la voix et à la personnalité très fortes, Kicca.

Chanteuse que l’on croirait presque ‘habitée’ tant elle vit ses chansons, femme au sourire et au regard charismatiques, Kicca sut parfaitement allier son univers, l’atmosphère légère des années 60, à la provoc chère à Gainsbourg. Portée par une formation jazz de haut vol, avec notamment Jean-Michel Proust au saxo, Armelle Amiot la guitare, Oscar Marchioni aux claviers et Michel Denis à la batterie, Kicca revisita avec talent et grâce l’univers et le répertoire de ‘l’homme à la tête de chou’, déclenchant en fin de set une longue ovation méritée.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer

 

Remerciements: au Sunside/Sunset, au Baiser Salé, au Duc des Lombards, à l’ensemble du personnel et des techniciens de ces clubs, à Lucie, coordinatrice de Paris Jazz Club, et à tous les musiciens pour leur disponibilité et leur amabilité.

 

Duc des Lombards: 42 rue des Lombards, 75001, PARIS

Tel : 01 42 33 22 88

Site : www.ducdeslombards.com

 

Le Baiser Salé: 58 rue des Lombards, 75001, PARIS

Tel : 01 42 33 37 71

Site : www.lebaisersale.com

 

Sunset / Sunside: 60 rue des Lombards, 75001, PARIS

Tel : 01 40 26 21 25