KASHMIR au Victoria Station à Méré

KASHMIR au Victoria Station à Méré le 15 février 2019
Reportage: Alain AJ-Blues – rédacteur en chef adjoint (Paris-Move)
Photos de KASHMIR: © Alain AJ-Blues

Même si pour certains d’entre vous ce nom de Victoria Station évoque cette station du métro londonien, pour nous, nul besoin d’emprunter le tunnel sous la Manche car une vingtaine de minutes sur nos routes forestières suffisent pour accéder à notre Victoria Station jouxtant la gare de Méré – Montfort-l’Amaury dans les Yvelines.

En ce soir du 15 février 2019 au Victoria Station, restaurant et bar à concerts, l’occasion était à ne pas manquer, car nous étions généreusement invités. Il est toujours très appréciable pour nous de constater que certaines personnes dans ce monde de la musique, artistes et autres, ne se contentent pas de conjuguer le verbe partager uniquement à sens unique, non, ils offrent, et de tout coeur, ici et ailleurs, nous les en remercions très sincèrement.

Lorsque générosité partagée sera de mise, désormais elle sera notre devise, critère de choix pour nos concerts à venir. A méditer pour certains qui pensent ou considèrent lorsque d’autres donnent tout sans compter qu’en fait cela n’est qu’un dû. Dites-vous, vous référant au parcours de la vie et à la leçon qui nous est donnée que sans réel partage, rien n’est jamais acquis.
Tout droit sorti de l’impasse… un ange passe!

C’est avec joie, après quelques années passées, que nous retrouvons cet endroit intimiste où divers instruments de musique prennent place dans ce superbe décor. Il nous revient en mémoire cette improbable et inoubliable rencontre faite lors d’une soirée concert en ce lieu en mai 2013 avec une légende vivante, Monsieur Barry ‘The Fish’ Melton’, présent sur la scène de Woodstock en 69 avec son complice Country Joe McDonald.

Revenons au présent, car tout comme le cachemire, fibre animale provenant des poils longs et soyeux des chèvres des hauts plateaux de l’Himalaya, et même si l’orthographe diffère, très chaude sera l’ambiance durant ce concert avec le groupe Kashmir.

Au Victoria Station, pour que l’équipe soit homogène, c’est en famille que l’on se démène. Tandis que Véro, la mère, au service en salle et au bar s’affaire, Victoria, la fille, côté cuisine et rôtissoire, veille pour que poulets soient bien dorés et au bon déroulé de la soirée, solidaire, elle gère.

Ce soir le public s’est déplacé en nombre, la salle est comble, et toutes deux ainsi que leur serveur auront fort à faire et disons-le, seront tout de même un peu débordés. Mais rassurez-vous, car ici, en votre intérieur, personne n’en tiendra rigueur, car avec un sourire, une oreille attentive et un mot attentionné, dans le meilleur des mondes, tout est pardonné.

Quelques instants suffiront au quatuor de Kashmir pour s’accorder et peaufiner les balances. Le groupe composé de Luc Papin, au chant et guitare, Steve Glories, à la guitare, Hervé Balmelle, à la batterie et Jean-Pierre Domont à la basse, reprend et dépoussière un large répertoire, puisé pour la plupart dans les standards du rock des seventies dont la quintessence, pour certains de nous, a bercé l’adolescence.

Treize titres seront joués durant ce premier set dont ce ‘Walk on the Wild Side’ du regretté Lou Reed, relatives douceurs, avant que ces quatre confirmés et effrénés compères mènent un train d’enfer. Arborant deux superbes Stratocaster, l’une de 1964, marquée par les affres du temps pour Steve Glories, et l’autre encore étincelante de 1970 pour Luc Papin, entre bonnes mains et à bon escient, les deux duettistes vont faire preuve de tout leur talent.

Il ne vont pas s’en priver, et durant toute la soirée ils vont nous gratifier de riffs endiablés, comme sur ces deux titres, incontournables du rock sudiste, ‘Can’t You See’ du Marshall Tucker Band’ et ‘Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd.

Il en sera de même, avec quelques frissons garantis sur ces hits intemporels ‘Ain’t no Sunshine’ de Bill Withers, ‘Lay Down Sally’ de Clapton, ‘La Grange’ de ZZ Top ou encore ‘Little Wing’ de Jimi Hendrix.

Côté rythmique c’est du lourd. Très démonstratif derrière ses fûts et cymbales, Hervé Balmelle, sans connaitre son parcours musical, j’ai envie de dire qu’il ‘transpire’ le professionnalisme et la haute voltige. Maître du tempo, des rythmes lents aux frappes intenses, de sa prestance il assure la cadence.

Imperturbable, mais combien efficace de son jeu racé à la basse, Jean-Pierre Domont renforce de sa touche indéniable de groove toute l’harmonie du groupe.

Tous deux, Hervé et Jean-Pierre ne se priverons pas non plus pour généreusement partager les choeurs sur quelques titres, pour que plus belle encore soit la communion avec le public.

Citons encore quelques titres, ‘Come Together’ et ‘Get back’ des Beatles, ‘Proud Mary’ et ‘Fortunate Son’ de Creedence Clearwater Revival, ainsi que ‘I Shot the Sheriff’ de Bob Marley.

Que ce soit sur scène ou parmi le public, le Kashmir agit comme une pompe à chaleur, alors il est temps pour nous tous de faire une petite pause et prendre quelques rafraichissements… Puis c’est reparti pour 14 titres! Démarrage sur les chapeaux de roues avec le compte tours flirtant avec la zone rouge avec ‘Just Got Paid’ de ZZ Top pour entamer ce deuxième set.

Nous connaissons tous, jeunes et moins jeunes, les voix de Billy Gibbons, Robert Plant, Mick Jagger, Bob Dylan, John Kay, J.J Cale ou encore Ian Gillan. Incontournables et incomparables, elles sont des références du patrimoine musical. Non pas pour les imiter, mais faire en sorte au mieux de s’en approcher pour un chanteur actuel, c’est loin d’être une évidence. Excusez du peu, mais à ce petit jeu, même si Luc Papin est parfois dans l’obligation de forcer son timbre vocal pour s’acoquiner avec les intonations de ces artistes cités, tant elles diffèrent, il s’en sort plutôt bien. Bel exercice de style!

Il nous en donnera la preuve sur ces titres ‘Gimme all your Lovin’ de ZZ Top, ‘Brown Sugar’ et ‘I Can’t Get No’ des Rolling Stones, ‘Born To b Wild’ de Steppenwolf, ‘Knockin’ on Heaven’s Door’ de Bob Dylan, ‘Cocaine’ de J.J Cale et ‘Smoke on the Water’ de Deep Purple.

Citons également ce titre ‘Whole Lotta Love’ de Led Zeppelin, basée sur cette chanson ‘You Need Love’ écrite en 1962 par le bluesman Willie Dixon et reprise ensuite par Muddy Waters.

Sera également dans la set list de cette soirée ce titre ‘Crossroads’ que l’on peut attribuer à Eric Clapton, pour l’avoir joué avec son groupe Cream et également enregistré en son nom.

Remontons aux origines de ce ‘Cross Road Blues’ sorti en 78 tours en 1937, écrit par un certain… Robert Johnson, tout de même!
‘Toute la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient du blues’ comme le chantait si bien notre Johnny national. Clin d’oeil amical à Serge G. avec qui nous avons partagé le repas et longuement discuté, il se reconnaitra en ces lignes.

Un dernier titre en rappel, sous les applaudissements du public, ‘Should I Say or Should I Go’ des Clash clôture cette superbe soirée au Victoria Station.

Remercions les musiciens de Kashmir pour leur talent et leur générosité, car durant deux bonnes heures, il nous ont tout donné.

Voici leur page officielle Facebook: ICI
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KASHMIR au Victoria Station à Méré le 15 février 2019
Reportage: Alain AJ-Blues – rédacteur en chef adjoint (Paris-Move)
Photos de KASHMIR: © Alain AJ-Blues